Dans son nouveau spectacle, « Le Pas grand chose », Johann Le Guillerm parle et s’adonne à des démonstrations pseudo-scientifiques suivant une logique nouvelle : il quitte la manipulation d’objets pour la manipulation d’esprits. Un spectacle qui déroutera probablement son public habituel mais qui n’en est pas moins génial pour autant !
Le Pas grand chose prend d’abord la forme d’un discours. L’introduction est simple, Johann Le Guillerm, traînant une carriole, annonce chercher « le chemin qui ne mène pas à Rome ». Pendant qu’il installe le support de ses démonstrations à venir, on l’entend parler de sa vie, de son parcours éducatif atypique qui l’a conduit à être « diagnostiqué » de tout un tas de choses effrayantes qui, au final, n’ont eues que peu de conséquences. Une fois le matériel déployé – quelques caméras, et beaucoup de tiroirs contenant de multiples objets – Le Guillerm entame une longue conférence où il propose des raisonnements qui lui sont propres, en d’autre termes, il invite à regarder le monde selon des logiques autres que celles dans lesquelles nos cerveaux sont configurés.
Toutes les expériences autour des chiffres, des nombres, des fruits sachant (ou non) faire quelque chose, se déroulent sous une caméra projetée en fond de scène. Ces « chantiers » sont aussi divers qu’absurdes, provoquant d’abord le rire, parfois l’incompréhension, mais invitant quoi qu’il arrive à imaginer d’autres logiques scientifiques, comme pour imaginer d’autres façons de faire tourner la planète. À partir de boucles, de craies et de formes, jouant avec les ombres, exhibant des tableaux complexes, le circassien nous perd, parfois, mais nous impressionne par le travail colossal qu’il semble avoir déployé pour créer cette pensée complexe de laquelle il dégage, à chaque expérience, un « pas grand chose » auquel s’accrocher.
Johann Le Guillerm parle beaucoup, sans cesse même, comme pour une vraie conférence. Certains le regretteront peut-être, mais d’autres – et c’est notre cas – seront admiratifs de comment celui qui est si doué avec son corps l’est aussi pour faire faire des choses inattendues avec son esprit.
Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr
« Le pas grand chose »
Conception, mise en scène et interprétation Johann Le Guillerm
Création et régie lumière Anne Dutoya
Régie vidéo Christophe Rannou
Création Musicale Alexandre Piques
Costume Anaïs Abel
Production déléguée : Cirque ici. Coproduction (depuis 2011) : 2 Pôles Cirque en Normandie – La Brèche à Cherbourg – Cirque-Théâtre d’Elbeuf, Agora – scène conventionnée de Boulazac Pôle National des Arts du Cirque, Archaos – Pôle National des Arts du Cirque Méditerranée, Le Grand T – Théâtre de Loire Atlantique, Le Monfort Paris, Tandem scène nationale, Théâtre de l’Agora – scène nationale d’Evry et de l’Essonne, Les Treize Arches – scène conventionnée de Brive, Le Volcan – Scène nationale du Havre, CREAC – La cité Cirque de Bègles.
Johann Le Guillerm a été accueilli en résidence d’écriture au Monastère de Saorge dans le cadre de l’opération « Monuments en mouvement » du Centre des monuments nationaux.
Résidences de création : Théâtre de l’Agora – scène nationale d’Evry et de l’Essonne, Le Channel – scène nationale de Calais, Comédie de Caen – CDN de Normandie, 2 Pôles Cirque en Normandie – La Brèche à Cherbourg – Cirque-Théâtre d’Elbeuf.
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication (DMDTS, DGCA et DRAC Ile-de-France), du ministère des Affaires Etrangères (Institut Français), du Conseil général de l’Essonne, du Conseil régional d’Ile-de-France, de la Ville de Paris et de l’Institut Français/ Ville de Paris.
durée 1h15Maison des Métallos
06 > 28 novembre 2019
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