Mercredi soir au Sénat, lors des questions d’actualité au gouvernement, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a jugé “inutile” et “dangereuse” l’occupation des théâtres. Depuis le mouvement s’est amplifié de Nantes, à Lille en passant par Limoges. Le SYNDEAC prépare les 20 et 21 mars une opération baptisée « Le printemps est inexorable ».
Deux nouveaux centres dramatiques nationaux, le Théâtre du Nord, à Lille, et le théâtre de l’Union, à Limoges, ont rejoint jeudi le mouvement d’occupation des lieux culturels qui a débuté la semaine dernière à l’Odéon et touche désormais une dizaine de salles. A Lille, David Bobée nouvellement nommé à la tête du Théâtre du Nord, affirme dans un communiqué « son soutien plein et entier à cette nouvelle mobilisation ». « Ces occupations sont un recours nécessaire pour faire entendre les voix et revendications d’un secteur isolé et ignoré depuis des mois » explique le metteur en scène qui s’est assuré que « cette occupation s’effectuerait dans le plus strict respect des consignes sanitaires et dans des espaces du théâtre permettant la continuité du travail des équipes et de l’activité artistique, à savoir la création en cours de Christophe Rauck Dissection d’une chute de neige ». Il a demandé aux manifestants qui sont pour la plupart membres de la SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes) et des InterLuttants du Nord que le concours de recrutement de la 7e promotion de L’Ecole du Nord puisse se dérouler normalement du 15 au 27 mars.
L’occupation du Théâtre de l’Odéon à Paris la semaine dernière a déclenché un mouvement qui s’est étendu au Théâtre de la Colline à Paris et au Théâtre national de Strasbourg avec la présence de nombreux étudiants en écoles d’art dramatique, puis au Théâtre Graslin à Nantes et au Théâtre de la Cité à Toulouse. Des actions similaires sont en cours notamment à Niort, Pau, Châteauroux ou Besançon. Jeudi, le gouvernement a débloqué 20 millions d’euros supplémentaires en soutien au monde de la culture. « On nous a lâché des miettes, des aumônes », a regretté Denis Gravouil dénonçant également la poursuite de la réforme de l’assurance-chômage. C’est la principale revendication à Limoges, au CDN – Théâtre de l’Union occupé par une soixantaine de membres de la CIP, d’élèves de l’Académie de l’Union et de syndicalistes.
De sont côté le SYNDEAC a décidé de « mobiliser plus fortement et d’en appeler une nouvelle fois aux élus locaux et nationaux, mais aussi aux habitants et spectateurs, pour qu’ils s’unissent à nous pour faire entendre leur désir de culture que le Premier ministre n’entend toujours pas ». Le Syndicat des entreprises artistiques et culturelles prépare les 20 et 21 mars une opération baptisée « Le printemps est inexorable » et appelle tous les spectateurs à rejoindre les artistes dans « ce mouvement pour une mise en œuvre rapide de l’ouverture graduée et nous revendiquons des mesures sectorielles d’accompagnement, tant que la reprise d’activité ne sera pas totale et sans limitation de jauge ».
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