A l’automne 2018, après trois mois de grève de dix des dix-huit salariés du CDN de la Commune à Aubervilliers, un audit social a été mené par le cabinet PK Consultants, spécialisé dans les risques psychosociaux. Deux ans après, la situation semble toujours autant tendue. Des courriels internes à la direction de l’établissement révélés par Médiapart et Rapports de force mettent le feu aux poudres. La CGT demande à Franck Riester, le ministre de la Culture, la démission de Marie-José Malis, la directrice.
Marie-José Malis entend faire son « new deal ». Elle s’est lancée dans un programme de commandes artistiques à des jeunes artistes du 93 et depuis le 20 mai, elle héberge des réfugiés et a ouvert une cantine solidaire. Nous avions d’ailleurs rendez-vous cette semaine pour évoquer avec elle ces dispositifs, et nous avions également envisagé d’évoquer les nouveaux éléments d’actualité liés à la situation sociale de l’entreprise. Mais nous avons appris hier que le rendez-vous avait été reporté.
La révélation des courriels internes fait bondir la CGT. « Ces échanges témoignent de la brutalité et du cynisme de cette direction qui n’hésite pas à évoquer (notamment) un risque de suicide dans l’établissement sans pour autant envisager un changement de cap. » Le syndicat étudie les suites juridiques « à donner aux délits et infractions que constituent ces courriels, relevant de plusieurs juridictions, notamment pénales. » Il exige la démission de la direction du théâtre et demande au ministère de la culture et à la Mairie d’Aubervilliers de prendre leurs responsabilités. « Une reconduction de cette direction ne peut être envisagée : la santé et la sécurité des salarié.e.s ne sont jamais négociables » écrit le syndicat dans un communiqué. Marie-José Malis avait été nommée en mai 2013 par Aurélie Filippeti, alors ministre de la Culture. Elle avait succédé le 1er janvier 2014 à Didier Bezace.
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