Christophe Alévêque a présenté hier sur la scène du Rond-Point sa nouvelle revue de presse « improvisée » et « confinée », dont le titre sera : 19 mars – 19 mai Le trou noir. Elle a été enregistrée sans public et sera diffusée ce soir à 18h30 sur sa chaîne youtube ainsi que sur les réseaux sociaux du théâtre et de France 3.
Quelle folie que de jouer un spectacle d’humour dans une salle vide. Mais l’époque est folle.
À situation exceptionnelle, conditions exceptionnelles.
Ce sera une première pour moi, et sans doute une première en général. Quel humoriste a déjà donné son show dans une salle de 800 personnes devant les fantômes des spectateurs ?
Nous étions déjà perdus, sans repères, sans phares, sans lumières, en perte de sens et de valeurs, l’avenir était devenu un concept, nous nous débattons maintenant dans le néant.
En cela ce virus aura joué le rôle du révélateur.
Plus qu’un spectacle d’humour, ce moment unique et improvisé sur cette période trouble, seul face aux caméras, se transformera l’espace d’un instant surréaliste en un vaste et désordonné espace de méditation et de colères, sans voile, sans limites, sans tabous, sans certitudes.
Raconter des conneries c’est mon métier, pas le leur !
Je ne suis pas un spécialiste, pas un expert, je suis tout le monde. Je ne sais rien, je subis, j’attends, j’écoute, j’obéis, j’espère, mais je ne peux m’empêcher de penser, à tort ou à raison, sur cette période pétrie de paradoxes qui confine à l’absurde.
Je vais devoir me mettre en colère tout seul.
Mais il n’était pas question de renoncer. Ce spectacle hors norme, en dehors d’une thérapie personnelle que je voudrais partager, se veut également un appel au secours pour notre merveilleux métier du spectacle qui se meurt, victime anecdotique de la psychose ambiante et d’un principe de précaution devenu grotesque.
Un cri désespéré contre la résignation.
Que vive le spectacle !
Christophe Alévêque
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