À Lille, une grande « fiesta » pour lancer six mois de manifestations culturelles

Photo Sameer Al-Doumy / AFP

Une grande « fiesta » populaire face au chaos du monde : la foule s’est pressée samedi 26 avril au soir à la parade d’ouverture de Lille3000, saison culturelle spéciale de six mois organisée tous les trois ans environ depuis 2006.

Pour cette parade d’une édition 2025 intitulée Fiesta, des créatures couvertes de boas fluo ont côtoyé des géants du Nord tournoyants, tandis que des acrobates volaient sur des sortes de haubans au-dessus de la Grand’Place. Des centaines de bénévoles de différents quartiers lillois ont participé au défilé.

Après une édition 2022 sur le rapport de l’être humain à son environnement, l’édition 2025, qui durera jusqu’au mois de novembre, propose d’opposer « la fiesta à la furia du monde », explique son directeur général, Jean-François Chougnet. « La fête est un antidote puissant face aux difficultés du monde et un sujet sérieux, elle est profondément subversive » car elle permet de critiquer les puissants, de créer de la mixité, ajoute-t-il. Cette manifestation, qui restera emblématique des années de Martine Aubry à la mairie de Lille, se déroule cette année quelques semaines après la démission de la maire socialiste, qui a passé la main à son premier adjoint Arnaud Deslandes, un an avant les élections municipales.

Si faire la fête est une tradition bien ancrée dans le Nord, Fiesta fait la part belle au Sud, avec plusieurs événements s’inscrivant dans le cadre de la saison culturelle France-Brésil qui commence également ce mois-ci. Dans la parade, le char du collectif brésilien Themônias mêlait imaginaire amazonien et univers du Drag. « C’est chouette d’avoir une ville qui organise ce genre d’événement pour tous, c’est gratuit, c’est festif », apprécie Marion, une spectatrice de 32 ans. Pour une autre, Capucine Hodin, « ils sont victimes de leur succès », l’affluence empêchant de déambuler agréablement.

Au-delà de cette parade inaugurale, Fiesta proposera une trentaine d’expositions, des spectacles, des bals, des banquets. L’une des principales expositions, Fêtes et célébrations flamandes au musée des Beaux-Arts de Lille, explore les fêtes des XVIe et XVIIe siècles à travers des œuvres de Brueghel ou Rubens. Au Tripostal, l’exposition Pom Pom Pidou ! propose un récit haut en couleur de l’art moderne via des prêts du Centre Pompidou.

La députée macroniste Violette Spillebout, ancienne proche de Martine Aubry qui brigue la mairie de Lille, a dénoncé cette semaine le coût important de Lille3000. « Des projets autrefois innovants, comme Lille 2004 [quand la ville était capitale européenne de la culture, NDLR], ensuite transformé en Lille3000, sont aujourd’hui financés de façon si démesurée qu’ils empêchent d’autres initiatives de se pérenniser ou d’éclore », a-t-elle accusé dans une tribune.

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