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Clara le Picard fait Factory de presque rien

À la une, Avignon, Décevant, Les critiques, Off, Paris, Théâtre

© P. Le Picard

Dans A Silver Factory mis en scène par Clara le Picard, Valentine Carette et Frank Williams s’emparent du mythe de la célèbre « fabrique » new-yorkaise d’Andy Warhol. Entre évocation et re-enactment, ils peinent à y trouver leur voie personnelle.

Pas une trace de peinture argentée. Pas la moindre sérigraphie aux couleurs vives ni une seule photographie. Aucune bouteille. Aucun mégot, boule à facettes ni autre signe de fête. Zéro canapé et zéro piste de danse. Et surtout, pas de foule bigarrée. Pas une seule star ni un seul toxico. Pas d’effervescence alcoolisée. Pas de discussions sur l’art, pas de musique et pas de cris. Sur la scène du 104, où A Silver Factory a été créé dans le cadre du festival Les Singuliers, il n’y a presque rien de tout ce qu’on pouvait trouver dans la Factory d’Andy Warhol. Du moins telle qu’on l’imagine à partir des nombreux témoignages existants sur ce loft mythique de 450 mètres carrés au 5ème étable de la 47ème rue à New York, dont l’artiste a fait son atelier à partir de 1964. Loin de chercher à reconstituer l’atmosphère foisonnante du lieu, Clara le Picard opte pour une mise en scène très minimaliste. Promesse d’une réflexion personnelle sur l’utopie de la Factory, qui n’est hélas pas tenue.

L’idée d’évoquer ce lieu mythique, berceau du pop art, à travers deux interprètes au croisement de plusieurs disciplines augurait pourtant du meilleur. Ce que semblait confirmer l’intention de Clara le Picard, formulée dans le dossier du 104, de « détricoter, en passant par son envers intime, les mythologies associées au studio, où se sont croisés de 1964 à 1968 icônes des mondes de l’art et anonymes ». Valentine Carette et Frank Williams avaient le profil et le talent de l’emploi. D’autant plus que tous deux ont un langage commun : celui du mélange de rock, de blues et de musique électronique du groupe The Ghost Dance fondé par Frank Williams, dont Valentine Carette est la chanteuse. Cela en plus d’être comédienne de théâtre et de cinéma, mais aussi co-metteure en scène d’une pièce, réalisatrice d’un court métrage, et danseuse. Tous deux auraient sans doute eu beaucoup à dire, beaucoup à rêver sur la Factory.

A Silver Factory leur laisse hélas peu de place pour exprimer leur regard d’artistes d’aujourd’hui sur la légende d’hier. Sur le bouleversement du paysage artistique et des modes de production des œuvres provoqués par la naissance du pop art. Fabrique de stars telles qu’Edie Segwick, Baby Jane Holzer, Gerard Malanga ou encore John Giorno, enregistrement de l’« album à la banane » du Velvet Underground, réalisation de films d’avant-garde ou encore bringues historiques… Tous ces sujets sont évoqués à travers un dialogue si peu en lien avec le présent qu’il sonne souvent comme artificiel, purement pédagogique. La légèreté du ton, les nombreuses chansons et les quelques moments de re-enactement des aventures de Warhol et compagnie ne suffisent pas à donner la sensation du regard critique et singulier attendu.

Dans son All Bovarys (2015), qu’elle interprétait elle-même avec sa mère Françoise Lebrun connue pour son rôle dans La Maman et la Putain (1973) de Jean Eustache, Clara le Picard prouvait pourtant sa capacité à se saisir très librement d’une figure du passé pour questionner le présent. La richesse extraordinaire de son sujet l’aura sans doute ici égarée. Concentrée sur un angle, sur une personnalité ou un groupe précis de la « fabrique » aurait sans doute permis à cette Silver Factory de briller davantage.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

A Silver Factory

Écriture et mise en scène : Clara le Picard

Jeu : Valentine Carette et Franck Williams

Avec le soutien de Montévidéo (Marseille), centre de créations contemporaines, résidence d’écriture

Durée : 1h

Production : Compagnie à table

Avec le soutien de Montévidéo (Marseille), du CENTQUATRE-PARIS, de la Ménagerie de Verre (Paris), du Théâtre Joliette-Minoterie (Marseille), du Théâtre Antoine Vitez (Aix-en-Pce), du théâtre de l’Entrepôt (Avignon), de la Ville de Marseille, de la Drac Paca.

Le CENTQUATRE-Paris – Festival Les Singuliers

Du 7 au 9 février 2019

L’Entrepôt – Avignon Off

Du 17 juillet au 21 juillet 2019. Vitrine de la région Paca en Avignon

 

9 février 2019/par Anaïs Heluin
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