Le Mahabharata a été l’une des pièces phares du duo Jean-Claude Carrière-Peter Brook. Elle a marqué l’histoire du Festival d’Avignon. Retour sur l’histoire de cette épopée, en hommage à son adapteur, Jean-Claude Carrière.
Le Mahabharata c’est d’abord un texte, une épopée indienne transmise en sanskrit depuis le deuxième siècle avant notre ère. Elle relate la lutte dynastique qui oppose deux branches d’une même famille : les Pandava et les Kaurava. Leur opposition ira jusqu’à mettre en péril l’existence du monde même ! 18 livres composent cette histoire, considérée comme le plus long poème jamais écrit. Il est encore aujourd’hui la source d’une large partie du théâtre Indien et Indonésien qui puisent dans le Mahabharata comme dans une source inépuisable.
Peter Brook a créé ce poème, adapté par Jean-Claude Carrière, pour la première fois au 39e festival d’Avignon en 1985. Il est le résultat d’un processus long : Brook a passé près de 10 ans à concevoir un spectacle qui durait près de 9 heures. Vingt-cinq semaines de répétitions ont rassemblé des comédiens du monde entier : du Japon au Mali, de la Pologne à l’Italie, l’universalité était au cœur même de la création.
Pour mener à bien ce projet, Jean-Claude Carrière a découpé le texte en trois pièces : La Partie de Dés, qui est la genèse de l’histoire. S’en suit L’Exil dans la forêt, qui dépeint la partie sombre et la montée du danger. La troisième pièce s’intitule La Guerre où les héros meurent les uns après les autres, laissant la terre presque vide, ouvrant ainsi à la transformation.
Ce spectacle, qui a été le premier à être accueilli par la carrière de Boulbon, n’a pas manqué de fasciner ceux qui l’ont vu. Peter Brook voulait un lieu vierge d’histoire artistique, ne pas inscrire son spectacle dans un endroit déjà chargé de souvenirs pour les festivaliers. Les spectateurs pouvaient alors s’y rendre en bateau !
En 2014, même si la comparaison n’est pas aisée, Satoshi Miyagi s’installait dans la même carrière pour recréer son Mahabharata. D’une durée bien moindre que la version de Peter Brook (moins de deux heures), il avait aussi créé l’événement pendant le premier festival d’Oliver Py.
Hadrien Volle – www.sceneweb.fr
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !