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Nacera Belaza, pour l’amour du vide

À la une, Bobigny, Coup de coeur, Danse, Les critiques, Marseille

photo Zed

Dans Le Cercle Nacera Belaza donne de nouveaux contours à la danse de l’entre-deux rives qu’elle développe depuis une dizaine d’années. Ceux d’une pièce symphonique à la beauté sobre et syncopée.

Dans une semi-obscurité, un corps aux gestes désarticulés s’avance. Lentement. De manière presque imperceptible, comme si la marche était annulée par l’espace. Ou confondue avec lui. D’emblée, on reconnaît la singulière qualité de présence qui caractérise les créations de Nacera Belaza depuis Le Cri (2008). Son énergie portée par le souffle, qui se déploie dans un espace-temps étranger au monde matériel. Un lieu où les contraires s’unissent. Où le vide est synonyme de plein, et le bas en contact intime avec le très haut. L’invisible. Dans cette traversée initiale en effet, la tête a la même valeur qu’un pied. C’est un corps sans visage que, selon les termes de l’historienne de l’art Frédérique Villemur dans son bel essai Nacera Belaza, entre deux murs récemment paru chez Actes Sud, on « voit pris à quelque chose de plus grand que lui ».

Avalé par la pénombre avant d’arriver jusqu’au bord de scène, le corps ondulant laisse place à d’autres silhouettes au genre indéterminé, habillées de larges et sobres habits noirs. Différents tableaux se répètent alors, sous une forme que Nacera Belaza qualifie de « symphonique ». Dans l’un d’entre eux, les six interprètes de la pièce – Aurélie Berland, Meriem Bouajaja, Mohammed Ech Charquaouy, Magdalena Hilak, Tycho Hupperets et Anne-Sophie Lancelin – sont tous animés d’un même tremblement. Dans un autre, un danseur solitaire répète plusieurs fois le même saut. Tandis que dans un rectangle lumineux, plusieurs interprètes aux gestes amples et souples dessinent des lignes et des courbes.

Dans chaque séquence, tous semblent s’abandonner aux sons hybrides, vivants comme une grande ville, qui s’élèvent doucement du plateau. De même qu’aux lumières dont la faible intensité nous incite d’abord à plisser les yeux, avant qu’on ne comprenne que l’essentiel n’est peut-être pas là, bien que rien ne nous indique une autre direction. Avec ses corps détachés de tout code, de toute gestuelle connue, Le Cercle décline la quête jamais assouvie de Nacera Belaza de ce qu’elle qualifie de « vide inattendu qui comble toutes nos attentes ». Ce que Frédérique Villemur décrit comme un retour à l’« évasion première, celle qui l’a fait être au monde dans la liberté assumée de son geste ». Car chez Nacera Belaza, tout part de l’Algérie natale où, pour danser avec sa sœur Dalila, elle a d’abord dû se contenter de l’espace réduit de sa chambre.

Le Cercle est donc la partie la plus fraîchement tirée d’un trait dont Nacera Belaza entretient la netteté avec précaution. Avec autant d’égards qu’il en faut pour garder vivant un feu en territoire gelé. Étrangère au culte du neuf, la chorégraphe creuse son entre-deux sans chercher à l’imposer. En ouvrant juste une brèche assez grande pour que le spectateur puisse y loger son imaginaire. Pas plus de référence à l’Algérie dans Le Cercle que dans Le Cri, Les Sentinelles (2010), Le Trait (2012) ou encore Sur le fil (2016) : en se défaisant dans l’écriture de tout signe d’identité personnelle et de tout rapport au réel, Nacera Belaza dialogue avec le proche comme avec le lointain. Avec l’infime comme avec le très grand.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Le Cercle
Chorégraphie, conception son et lumière : Nacera Belaza
Interprétation Aurélie Berland, Meriem Bouajaja, Mohammed Ech Charquaouy, Magdalena Hilak, Tycho Hupperets, Anne-Sophie Lancelin
Régie son et lumière : Christophe Renaud
Production : Compagnie Nacera Belaza
Coproductions : Festival de Marseille; MC93 Bobigny – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis; manège, scène nationale-reims ; Corp_Real Galway Dance Days & Irish Modern Dance Theatre funded by the Arts Council of Ireland (2017); Moussem Nomadic Arts Centre; La Place de la Danse – CDCN Toulouse / Occitanie; CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble  dans le cadre de l’accueil studio; Collectif 12, fabrique d’art et de culture de Mantes-La-Jolie
Soutien : Beaumarchais – SACD

Résidences : Étang des Aulnes, avec le soutien du Département des Bouches-du-Rhône – Centre départemental de créations en résidence et du Festival de Marseille; MC93 Bobigny – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis; manège, scène nationale-reims; Irish Modern Dance Theatre; Corp_Real Galway Dance Days & Irish Modern Dance Theatre funded by the Arts Council of Ireland (2017); deSingel Campus International des Arts; CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble  dans le cadre de l’accueil studio

La Compagnie Nacera Belaza est soutenue par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication au titre du programme des Compagnies et ensembles à rayonnement national et international (CERNI) et la Région Île-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle. Elle est soutenue par l’ONDA et ARCADI pour sa diffusion sur le territoire français et par l’Institut français pour sa diffusion à l’international.

Montpellier Danse
Samedi 2 juillet 2022 à 16h
Studio Bagouet / Agora

19 avril 2019/par Anaïs Heluin
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