Alexandre Dumas père est l’auteur d’un certain nombre de romans marquant de la culture française : Le Comte de Monte-Cristo, Les Trois mousquetaires ou encore La Reine Margot… Cette année, le Printemps des Comédiens accueille justement Les Trois Mousquetaires – Saison 1, 2 et 3, du collectif 49701. Pourquoi « Saisons » ? Parce que, selon le groupe d’artistes, le récit de Dumas se prête bien à cet exercice en vogue, consistant à recréer un système d’épisodes à « binge-watcher » au théâtre… Mais à ce stade, on en oublie presque que Dumas était avant tout un auteur dramatique…
Si à travers toute sa carrière, Dumas écrit plus de 200 pièces, il s’est d’abord fait connaître en écrivant des vaudevilles. Arrivé à Paris en 1822, il fréquente alors la Comédie-Française et connait ainsi l’essor du théâtre romantique dont la date de fondation, s’il y en avait une, serait la création d’Hernani de Victor Hugo en 1830. Dumas préfèrerait sans doute une autre date : la création d’Henri III et sa cour en 1829, dont il est l’auteur, et qui marque à sa manière le début du mouvement romantique. En effet, la pièce a été jouée un an avant le succès d’Hugo et dans ce drame, Dumas supprime déjà la sacro-sainte règle des trois unités.
Modèle construit contre la tragédie, le drame romantique retire les aventures des héros antiques au profit de l’histoire et de péripéties plus proches en tout point des spectateurs. Les auteurs adoptent de plus en plus la prose, exigent davantage de naturel de la part des comédiens, la violence se joue sur scène et non plus au dehors…
Le romantisme alors en vogue faisant, le 3 mai 1831 Dumas fait jouer une autre pièce, qui sera l’un de ses triomphes : Antony, au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Ce succès absolu tient tant de l’histoire assez inédite au théâtre (Antony et Adèle sont amoureux, mais après une longue absence, Adèle a été mariée de force à un autre homme…), que du dénouement qui est d’une rare violence. Enfin, ce qui caractérise Dumas dans le paysage théâtral de l’époque c’est qu’il se trouve parmi les premiers à avoir mis sur scène un environnement familier des spectateurs. Un procédé qui est peut-être toujours prometteur aujourd’hui, certains collectifs employant désormais les codes des séries pour parler un langage familier ?
Hadrien Volle – www.sceneweb.fr
Voir aussi : Le collectif 49701 au Printemps des Comédiens
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