Le public du Festival de Marseille a accueilli avec une réelle ferveur Kirina, la création ambitieuse de Serge Aimé Coulibaly et de Rokia Traoré. Un spectacle sur un fait historique datant du 13ème siècle au Mali, la bataille de Kirina. L’énergie de la troupe compense le peu de lisibilité du spectacle noyé dans une dramaturgie peu compréhensible.
La bataille de Kirina, 1235. Un fait historique important dans la fondation de l’Etat du Mali. L’armée de Soundjata Keita l’emporte sur le roi sosso Soumaoro Kanté. Soundjata Keita a été un empereur adulé, dont les épopées se transmettent toujours de générations en générations à travers la parole des griots. Il a aussi été un homme politique visionnaire auteur de la charte de Kouroukan Fouga, ensemble de règles juridiques proclamée en 1236 et classée en 2009 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Aussi forte que la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1789. Elle se fonde sur l’entraide des peuples, et reconnaît le caractère sacré de la vie humaine et l’intégrité physique, et dénonce l’esclavage.
Kirina n’est pas un uniquement spectacle de danse et de musique africaine, c’est un plaidoyer pour témoigner de la richesse de l’Afrique et de ses capacités à grandir seule en débarrassant du poids de la décolonisation. Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traoré font partie de cette génération d’artistes africains qui se battent pour faire émerger la conscience historique de leur continent. Kirina y participe mais de manière désordonnée sans donner les bonnes clefs aux spectateurs. On peut le regarder comme un conte coloré, mais il est bien plus que cela. Sans doute aurait-il fallu le construire différemment, avec un peu plus de profondeur dramaturgique, et surtout beaucoup plus d’explications.
La générosité et le talent des danseurs et des musiciens de la troupe sont éclatants, c’est indéniable. Dans un espace plongé dans une lumière rouge-ocre, devant d’immenses totems de vêtements empilés, ils se livrent à de belles batailles. Les corps se tordent, les visages se crispent de douleurs, les danseurs tombent au sol, terrassés par les lances. Ils sont relevés puis repartent au combat. Tandis que le peuple de toutes les générations, de toutes les couleurs traverse la scène et marche vers son avenir.
« Au dessus de l’honneur, il y a toujours l’honneur » dit le récitant du spectacle. L’honneur de Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traoré est de porter haut les couleurs de leur continent. La musique est Rokia Traoré est magnifique, les notes pop des guitares se mêlent harmonieusement aux percussions du balafon. Ce n’est pas étonnant que le public de Marseille se soit levé comme un seul homme pour acclamer le spectacle.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Kirina
Création 2018 I Conception et chorégraphie Serge Aimé Coulibaly Direction et création musicale Rokia Traoré Livret Felwine Sarr Dramaturgie Sara Vanderieck Assistant à la chorégraphie Sayouba Sigué Scénographie Catherine Cosme Costumes Salah Barka Création lumière Nathalie Perrier Création vidéo Eve Martin Création et interprétation Marion Alzieu, Ida Faho, Jean-Robert Koudogbo, Antonia Naouele, Adonis Nebié, Ali Ouedraogo (Doueslik), Daisy Phillips, Issa Sanou, Sayouba Sigué, Ahmed Soura Musiciens Ali Keita, Saidou Ilboudo, distribution en cours Chant distribution en cours Régie lumière Hermann Coulibaly
Régie son Jérémy Vanoost Production Laure Louvat, Eline Vanfleteren Direction technique Jan Mergaert Conseil artistique Thomas Prédour Coordination Faso Danse Théâtre Lies Martens Production exécutive Les Ballets C de la B Diffusion Frans Brood ProductionsProduction ASBL Faso Danse Théâtre ; Ruhr Triennale Coproduction Festival de Marseille / ExtraPôle Provence-Alpes-Côte d’Azur* ; Onassis Cultural Centre (Athènes) ; La Villette (Paris) ; Théâtre de Namur ; Les Ballets C de la B ; Théâtre National de la Fédération Wallonie – Bruxelles ; Romaeuropa Festival (Rome) ; Kampnagel Hamburg ; De Grote Post (Ostende) ; Kunstencentrum Vooruit (Gand) Soutien Fédération Wallonie-Bruxelles ; Taxshelter Belgium Remerciements Ankata (Bobo-Dioulasso) ; Fondation Passerelle (Bamako)
*Plateforme de production soutenue par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur rassemblant le Festival d’Avignon, le Festival de Marseille, le Théâtre National de Nice, le Théâtre National de la Criée, Les Théâtres et la Friche la Belle de Mai.
Une production Faso Danse Théâtre – Ruhr Triennale
Coproduction Festival de Marseille – ExtraPôle Provence-Alpes-Côte d’Azur
RENCONTRE avec l’équipe artistique samedi 30 juin après la représentation.Festival de Marseille 2018
du 29/06/18
au 02/07/1818-19-21-22 août à Ruhrtriennale
19-20-21-22 septembre à Romaeuropa
28-29 septembre à Nitra Festival (TBC)
19 octobre à De Grote Post Ostend
6-7 novembre à Mons – Arts de la Scène
8-9 novembre à Vooruit Gand
15 novembre à Espace des Arts Chalon-sur-Saône2019
29-30-31 janvier et 1-2 février 2019 Théâtre National Bruxelles
8-9 février 2019 Espace Lino Ventura Garges-lès-gonesses
14-15-16 février 2019 Kampnagel Hambourg
21 février 2019 Théâtre Jean Vilar Vitry Sur Seine
5-6-7 juin 2019 La Rose des Vents Villeneuve d’ascq
13-14 juin 2019 La Villette Paris
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