Cyrano, c’est du théâtre !
Et je veux, comme j’aime le faire avec Shakespeare, jouer avec la convention du théâtre, la surprise et la joie, la théâtralité des rôles multiples, la poésie du théâtre en train de se faire. Sur le plan scénographique avec Nathalie Holt, sur le plan des costumes avec Marc Anselmi, autant que sur le plan du jeu, du mouvement, de la mise en scène, il s’agit de trouver, au pittoresque de la comédie héroïque, des solutions poétiques plus que spectaculaires, des solutions de théâtre. Car il s’agit bien de cela : une pièce à la « gloire » du théâtre et de la théâtralité. Une pièce pour amoureux du théâtre !
La scénographie sera d’abord un espace de jeu, dont la structure circulaire évoque la scène en même temps que la salle du théâtre, en même temps le berceau de l’amour et le manège, les cavalcades des romans de cape et d’épée. Un décor en évolution donc, pour représenter chacun des tableaux, changements à vue possibles, pour évoquer chaque fois un univers différent, avec sa couleur particulière : la scène du Marais, la rôtisserie des poètes, le balcon de Roxane, le théâtre de la guerre, le couvent de la révélation finale. Mais toujours de façon allusive, ludique, le fragment pour le tout !
Une esthétique résolument tournée vers le théâtre brut, l’univers forain et les jeux de l’enfance, l’effet de théâtre dans le théâtre, la théâtralité qui s’affirme en tant que telle en suggérant le côté forain d’une troupe qui s’empare de l’action et des personnages, d’une représentation en train de se construire, avec un prologue pour en énoncer la règle du jeu.
Même liberté pour les costumes. Cyrano est un concentré de toute l’histoire du théâtre français, Corneille, Racine, Molière sont cités directement ou indirectement, Marivaux dans le jeu du langage amoureux, et, Hugo en tête, tout le romantisme dont la pièce semble allumer un finale de feux d’artifice. Et si Rostand semble tourner le dos à son époque, déchirée entre la défaite de 1870 et la grande boucherie de 14-18, avec la distance et le prisme du siècle de Louis XIII, il lui révèle en réalité sa propre image.
Cyrano est une figure imposée, un archétype théâtral, mais Roxane est sans doute parente d’ Adèle Hugo, comme les poètes faméliques pourraient hanter les rues et les passages de Paris évoqués par Baudelaire et Walter Benjamin, et tout comme le siège d’Arras n’est pas sans pouvoir évoquer le bleu horizon des uniformes de la grande guerre.
J’aurai plaisir à redonner à la scène cette profondeur temporelle, à jouer, pour les costumes, des superpositions, de la poésie des collages, des anachronismes. Un peu à la manière des surréalistes dont la poésie de Rostand se rapproche parfois étrangement ! Extrait de la note d’intention de Gilles Bouillon et Bernard Pico.
Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand
Mise en scène Gilles Bouillon
Dramaturgie, Bernard Pico – Scénographie, Nathalie Holt – Costumes, Marc Anselmi – Lumière, Michel Theuil – Musique, Alain Bruel – Assistante mise en scène, Albane Aubry – Maquillages et coiffures, Eva Gorszczyk – Création du nez, Cécile Kretschmar – Assistante costumes, Christine Vollard – Peinture et Sculpture, Thierry Dalat – Régie Générale, Laurent Choquet – Construction du décor, réalisée par l’équipe technique du CDR de Tours sous la direction de Pierre-Alexandre Siméon – Réalisation costumes, Catherine Denully, Marie-Catherine Hirigoyen, Marylène Richard – Maître d’armes, Bertrand Garreaud – Accessoiristes, Emilie Cohuau, Delphine Guibert.
Avec
Christophe Brault, Cyrano de Bergerac
Emmanuelle Wion, Roxane
Thibaut Corrion, Christian de Neuvillette
Cécile Bouillot, La duègne, Mère Marguerite de Jésus
Xavier Guittet, Ragueneau
Philippe Lebas, Comte de Guiche
Denis Léger-Milhau, Lignière
Léon Napias, Montfleury, capitaine Carbon, Castel-Jaloux
Marc Siemiatycki, Le Bret
Louise Belmas
Pauline Bertani
Stephan Blay
Edouard Bonnet
Brice Carrois
Laure Coignard
Richard Pinto
Mikaël Teyssie
Production : Centre Dramatique Régional de Tours, avec le soutien de la Drac Centre, la Région Centre, le Conseil Général d’Indre-et-Loire – JEUNE THEATRE EN REGION CENTRE – et le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, Drac et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Coproduction : La compagnie du Passage – Neuchâtel.
Durée 2h45 sans entracte
Du 09 novembre au 12 décembre au THEATRE DE LA TEMPETE (PARIS)
CARTOUCHERIE, ROUTE DU CHAMP-DE-MANOEUVRE / 75012
Réservation : 01 43 28 36 36
MARDI, MERCREDI, JEUDI, VENDREDI, SAMEDI A 20H00 – DIMANCHE A 16H30 – RELACHE LE LUNDI.
La tournée en 2011
16 et 17 déc Rungis / Sn d’Evry
du 7 au 10 janv. 2011 – Odyssud / Blagnac
13, 14 et 15 janv – ABC / Dijon
du 18 au 20 janv – SN Bourges
22 janv – CC des Portes de l’Essonne / Juvisy S/orge
25 janv. – Centre culturel A. Camus / Issoudun
27 et 28 janv – Le Gallia Théâtre / Saintes
1, 2 et 3 fév – CDN Montluçon
5 fév – Espace M. Carné / St Michel sur Orge
8 au 11 fév – SN Angoulême
15 et 16 fév – Théâtre de Saint Quentin
18 fév – Le Vivat / Armentières
du 22 au 24 fév – Théâtre du passage / Neuchâtel (Suisse)
7 et 8 mars – Châteaudun
19 et 22 mars – Le Minotaure / Vendôme
du 14 au 17 mars – CDN Angers
24 et 25 mars – Théâtre du Beauvaisis / Beauvais
29 et 30 mars – Théâtre de Neuilly sur Seine
3, 4 et 5 avril – Centre culturel Le Figuier blanc / Argenteuil
8 avril è Le Sémaphore / Port de Bouc
12 et 13 avril – Théâtre de Grasse
16 avril – Issoire
21 avril – Cholet
du 26 au 30 avril – Atelier Théâtre J. Vilar / Louvain La Neuve
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