Le Songe est « la banque de données » de Jean-Christophe Maillot. Toutes les pistes de réflexion qu’il a développées au cours de sa carrière y sont rassemblées. Dans ses ballets narratifs précédents, Jean-Christophe Maillot a souvent privilégié les oppositions binaires et les chocs frontaux pour confronter une vérité à une autre. Avec Le Songe, un changement s’opère. Jean-Christophe Maillot dispose non plus de deux, mais de trois univers : celui des Athéniens, celui des Fées et celui des Artisans. Un mode ternaire se met en place et propose désormais des nuances entre le blanc et le noir. Les vérités perdent de leur superbe.
Les trois univers du Songe correspondent aux trois stades de maturité du danseur. Prenons l’univers des jeunes Athéniens : il est dynamique, rythmé et intense. Il exige une « physicalité » qui est souvent le privilège de la jeunesse. Le deuxième univers, celui des Fées, requiert quant à lui des interprètes plus aguerris. La narration cède la place à une forme d’abstraction déconcertante car dans cet univers, l’érotisme sème la confusion. Le troisième univers est celui des Artisans. Il est campé par quelques danseurs expérimentés qui expriment l’amour aveugle que les artistes ressentent pour leur œuvre. Le bon, le mauvais, le ridicule ou la peur de l’échec n’ont plus prise sur eux, les laissant à leur univers incompréhensible, imprévisible… et totalement libre.
Le Songe
Chorégraphie et mise en scène : Jean-Christophe Maillot
Musique : Felix Mendelssohn, Daniel Teruggi, Bertrand Maillot
Scénographie : Ernest Pignon-Ernest
Costumes : Philippe Guillotel
Lumières : Dominique Drillot
Associé à la mise en scène : Nicolas Lormeau
Durée : 1h40Avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Nicolas Brochot et le choeur de l’Opéra de Monte-Carlo sous la direction de Kristian Missirkov
Chaillot – Théâtre national de la danse
Du 08/06/18 au 15/06/18
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