Jean-Claude Gallotta a grandi avec le rock. Après un prodigieux My Rock, il présente Ladies Rock, nouveau volet chorégraphié de sa propre vision du rock, à travers 15 chanteuses qui ont marqué l’histoire de Wenda Jackson à la française Lizzy Mercier Descloux.
Après le succès de My Rock il y a trois ans, pourquoi avez-vous eu envie de vous plonger dans l’univers de Ladies Rock ?
J’avais envie de retrouver cette énergie sur le plateau. J’avais dans la tête cette playlist avec ces femmes du rock bouleversantes et révolutionnaires et cette envie de leur rendre hommage.
Pensez-vous qu’elles aient apporté plus de choses que les hommes dans le rock ?
Seuls les spécialistes peuvent le dire mais il y a forcément quelque chose de différent. Elles forment toute la palette de l’humanité ; elles sont punk, rock, tendres, révolutionnaires, sexy. Par rapport à My Rock dans lequel il y avait beaucoup de duos, j’ai changé la chorégraphie. Là il me fallait plus d’espace comme si elles montraient d’autres couleurs. La construction est plus riche. Il y a aussi plus d’intimité. C’est plus profond, on parle de la mort de Janis Joplin, de Joan Baez qui chante pour a capella, cela amène une émotion plus forte.
Est-ce que le choix a été difficile ?
Oui car elles sont nombreuses. Mais j’ai réuni celle que j’aime, qui ont été tenaces comme Wenda Jackson, la pionnière. Elvis Presley a essayé de la promouvoir mais ce n’était pas le moment alors on l’a un peu oubliée.
Est-ce que vous les avez toutes vues sur scène ?
Pratiquement, sauf Lizzy Mercier Descloux qui est la seule française dans le spectacle. Elle est allée à New-York avant tout le monde, très underground, ami de Patty Smith, elle était un peu décalée. On se rend compte de son importance seulement maintenant. Elle a été la première à lancer la world music. Elle est culte et j’ai voulu lui rendre hommage.
Peux-t-on dire que Ladies Rock est un spectacle féministe ?
Ce qui est certain c’est que l’on s’aperçoit qu’elles étaient en avance sur leur temps. On parle souvent de féminisme dans les années 60 à travers les écrivaines comme Simone de Beauvoir, mais la musique a joué un rôle essentiel dans l’émancipation des femmes. Elles n’avaient pas peur de parler du sexe, comme le fait par exemple Nina Hagen à la télévision avant tout le monde.
C’est aussi en filigrane, un spectacle sur le genre
Absolument, même si on ne veut pas en faire un message absolu, mais les rockeurs ont joué de cela également. Les hommes ont fait bouger les lignes. Mick Jagger peut se déguiser en femme, tout comme Bowie. Le rock, c’est une transgression libre. C’est ce que je garde en moi pour l’offrir au public.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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