Le roman écrit par Duras en 1982 raconte l’histoire d’un homme qui paye une femme pour passer plusieurs semaines avec lui dans un hôtel près de la mer, afin de l’aider à apprendre à aimer. La femme, qui n’est pas une prostituée, est payée pour accepter tout acte sexuel ou toute autre demande de la part de l’homme. La femme lui rend visite seulement la nuit, elle n’est pas autorisée à lui parler sans y être invitée. La tonalité du texte est très secrète et étrange et s’apparente à un thriller psychologique. Chaque rencontre semble comporter un danger et chaque fois on se demande ce que cet homme pourrait faire à cette jeune femme, et surtout pourquoi la femme accepte un tel arrangement.
Katie Mitchell
La Maladie de la mort
Librement adapté d’après le récit de Marguerite Duras
Mise en scène Katie Mitchell
Collaboration à la mise en scène Lily McLeish
Réalisation vidéo Grant Gee
Décor et costumes Alex Eales
Musique Paul Clark
Son Donato Wharton
Vidéo Ingi Bekk
Assisté d’ Ellie Thompson
Lumières Anthony Doran
Script Alice Birch
Avec
Elle Laetitia Dosch
Vous Nick Fletcher
Narratrice Irène Jacob
Assistante à la mise en scène Bérénice Collet
Régisseur vidéo Caitlyn Russell
Opérateurs vidéo Nadja Krüger, Sebastian Pircher / Christin Wilke
Coordinateur vidéo au plateau Matthew Evans
Régisseur son Harry Johnson
Perchman Joshua Trepte
Régisseur lumières Sébastien Combes
Régisseur général plateau John CarrollThéâtre des Bouffes du Nord
Du 16 jan au 3 fév 2018
Fait exceptionnel, deux pièces de théâtre mises en scène par Katie Mitchell sont présentées simultanément à Paris. L’occasion de se rendre compte de la parenté de mise en scène entre des œuvres assez éloignées l’une de l’autre, quand bien même elles reflètent la démarche de la metteuse en scène, axée sur un féminisme revendicatif.
Cependant, si avec « Schatten (Eurydike sagt) », Katie Mitchell s’appuyait sur le texte de Jelinek axée sur une relecture iconoclaste du mythe d’Orphée et d’Eurydice, faisant de cette dernière une figure émancipée – et trouvant là suffisamment de matière pour exalter sa démarche féministe -, l’adaptation de « La maladie de la mort » de Marguerite Duras relève d’une approche moins évidente. Car ce court texte, d’une incroyable densité derrière sa forme littéraire suggestive, fondée sur un discours indirect, se prête à beaucoup d’interprétation. Et la manière dont Mitchell l’aborde, en voulant orienter différemment la figure féminine, peut laisser perplexe.