Il y a eu du progrès ! Monsieur Orgon arrange le mariage de sa fille Silvia avec le fils d’un ami, dénommé Dorante, mais il lui laisse tout de même la décision finale, selon que ce prétendant lui plaise ou non. Et lui permet même de l’épier, déguisée en Lisette, sa servante. Mais le vieux, averti que Dorante fera de même sous les traits d’Arlequin son valet, en informe son fils Mario. Mis dans la confidence, on observe comme eux ce drôle et cruel double jeu. Hasardeux ? Les sentiments naissants, si les domestiques rêvent d’ascension sociale, les maîtres paniqués sont vite rassurés : tout est bien qui finit bien et rentre dans l’ordre. L’amour ne peut-il donc transgresser les lois tenaces de la société de classes ? Marivaux, fin observateur de ses pairs, est humaniste, mais non révolutionnaire. En 1730, l’affirmation morale d’une possible égalité des hommes, ruse avec la réalité politique. Après Molière et Musset, Benoît Lambert fait un détour par le XVIIIe siècle pour observer les formes de l’organisation sociale et des rapports de domination. Il confie aux quatre jeunes acteurs en contrat de professionnalisation au TDB – accompagnés d’Etienne Grebot et Robert Angebaud – les premiers rôles de la plus célèbre comédie de Marivaux. Dans une nature factice, entre jardin d’hiver et laboratoire, ils rénovent le marivaudage, ce jeu de séduction qui au-delà du badinage, est aussi l’expression de ce que l’amour provoque au plus profond de soi, comme émotions. Art du langage qui raconte une histoire des affects, une histoire de lutte des classes et des sexes. À ce sujet, on en est où du progrès ?
LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD
Texte Marivaux
Mise en scène Benoît Lambert
Avec Robert Angebaud, Rosalie Comby, Étienne Grebot, Édith Mailaender, Malo Martin, Antoine Vincenot
*Comédien(ne)s en contrat de professionnalisation
Assistant à la mise en scène Raphaël Patout
Scénographie et lumières Antoine Franchet
Costumes Violaine L.Chartier
Coiffures et maquillages Marion Bidaud
Régie générale Félix Jobard
production à la création Théâtre Dijon Bourgogne – CDN – octobre 2017 | reprise en production La Comédie de Saint-Étienne – CDN – janvier 2024 | avec le soutien à la création de la Région Bourgogne- Franche-Comté ; FONPEPS ; FIJAD (Fonds d’insertion pour les Jeunes artistes dramatiques) — DRAC PACA et la Région Sud Provence Alpes-Côte d’Azur | Benoît Lambert est Artiste de La Fabrique de la Comédie de Saint-ÉtienneLa Comédie de Saint-Étienne – CDN
du 16 au 27 janvier 2024
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