Christoph Marthaler, depuis trois décennies, crée à travers l’Europe des spectacles qui jalonnent les mémoires.
Celui-ci, sous son titre énigmatique, en est comme un magnifique précipité. Il n’est pas nécessaire pour entrer dans cet univers mélancolique d’être un expert de la scène allemande. Mais tout de même un peu de mise en perspective : Christoph Marthaler a toujours eu avec la Volksbühne am Rosa-Luwemburg-Platz, Berlin, théâtre du peuple, théâtre de l’Est fièrement revendiqué, un rapport intense.
Or Sentiments connus, visages mêlés, c’est la fin de ce cycle. L’Est n’est plus, le peuple gardien du théâtre, on ne sait. Alors dans le décor nu où Marthaler a installé son spectacle, entre ces murs où des traces révèlent l’emplacement de tableaux décrochés, ce sont comme les fantômes de la Volskbühne qui apparaissent. Des artistes d’un autre temps dont les silhouettes, les perruques, les vêtements datés n’ont plus de scène pour s’exprimer. Ils parlent à peine, se mettent soudain à chanter à l’unisson –Mozart, Verdi, Haendel- et c’est merveilleux. Il y a là une nostalgie que berce une grâce infinie, un hommage confondant de beauté à vingt-cinq ans de théâtre. Le dernier frisson du Printemps…
THEATRE JEAN-CLAUDE CARRIERE
Vendredi 30 juin/ 20h
Samedi 1er juillet / 20h
Durée : 2h10
THEATRE * CREATION EN FRANCE
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