Guillaume Gallienne, comédien, sociétaire de la Comédie-Française, réalisateur de films, se lance dans la mise en scène d’un opéra pour la première fois. Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra national de Paris lui a confié La Cenerentola de Rossini, une comédie cruelle inspirée du conte de Perrault, Cendrillon. Rencontre avec le metteur en scène.
Vous voilà metteur en scène d’opéra, cela manquait dans votre CV !
Il s’agit surtout de raconter des histoires peu importe la forme, là il se trouve qu’elle est lyrique mais je suis plutôt lyrique comme garçon aussi !
C’est compliqué à mettre en scène un opéra ?
J’aime les choses compliquées. Mais c’est surtout compliqué de faire simple. Et c’est épuisant. Mais c’est réjouissant.
Comme l’est cette œuvre de Rossini, beaucoup moins sombre que beaucoup d’opéras
C’est réjouissant mais contrairement à l’habitude d’en faire un opéra bouffe, Rossini écrit que c’est un drame joyeux. Pour qu’il y ail la lumière, il faut aussi de l’ombre. On a travaillé sur la cruauté familiale que la Cenerentola subie, et sur la violence volcanique de la pièce.
Donc c’est comique et cruel.
Oui. Et Dandini le dit dans l’œuvre. « Là c’est la comédie, mais maintenant arrive la tragédie ». Il le dit avec une telle gourmandise et telle une joie ! C’est vraiment très italien de dire « Maintenant ça va chauffer ! » Et c’est le cas.
Vous parliez de volcan, à la fin du premier acte, il y a comme une éruption sur le plateau.
C’est dans le texte. Ils disent « je crains qu’une éruption vienne anéantir tous les rêves » d’où la lave qui occupe tout le plateau. On est à Naples avec ces couleurs ocre que l’on retrouve à Pompéi.
Avez-vous eu carte blanche ?
Oui on m’a laissé une grande liberté. Lorsque j’ai proposé au chef que la harpe accompagne les récitatifs. Il n’a pas fait d’objection. Rossini ne dit pas piano forte, il écrit basse et la harpe existait à l’époque. Cela a été très agréable de travailler avec cette équipe car il m’ont fait confiance.
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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