Le Festival Spring organisé par la Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie (La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf) se déroule jusqu’au 14 avril. Depuis cette année il se déploie sur toute la région Normandie pour la première fois : la Manche et l’Orne, le territoire de Caen, la Métropole Rouen Normandie et l’Eure. Ce festival créé en 2010 devient l’un des rendez-vous les plus importants du cirque contemporain d’écrite en Europe. Rencontre avec Yveline Rapeau, directrice de SPRING, qui dirige les 2 pôles à l’issue de la création de Somos par la compagnie El Nucleo au Théâtre de la Foudre au Petit-Quevilly.
Spring est un festival des écritures du cirque. Comment écrit-t-on le cirque aujourd’hui ?
Le cirque s’écrit avec de plus en plus d’engagement. L’édition 2017 consacre cet avènement de la relation entre le cirque, le théâtre, la danse et la dramaturgie. Le cirque s’épanouit de plus en plus.
Est-ce que cela signifie que vous cherchez des artistes qui savent raconter des histoires au-delà de l’exploit purement physique ?
Oui et tous le revendiquent. C’est un critère majeur pour choisir les projets. Les premières créations montrent que cette intention est de plus en plus tenue. Les artistes deviennent de plus en plus matures. Ils cherchent à aller de plus en plus loin dans la scénarisation de leur propos.
D’où vient cette maturité ?
Les premières expériences menées au Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne il y a vingt ans ont contribué à forger un répertoire grâce à un choix judicieux de metteurs en scène qui ne venaient pas des arts du cirque, mais de la danse et du théâtre. Le CNAC a créé une voie. Et du coup aujourd’hui les circassiens n’ont plus besoin d’aller chercher un œil extérieur, on le voit avec la création de Somos de la compagnie El Nucleo qui s’est émancipée et qui affirme sa propre écriture. On voit tout cela éclore désormais à Spring.
Est-ce que les artistes sont nombreux à venir vous voir pour intégrer la programmation de Spring ?
Ils savent que l’environnement leur est favorable dans ce festival. Spring s’attache à montrer des parcours d’artistes, des trajectoires de compagnies ou de collectifs. Le terrain est propice pour montrer des créations exigeantes.
Comment travaillez-vous avec les artistes ?
Cela passe par un accompagnement. Ils viennent en résidence. C’est notre chance en ayant créé cette plateforme avec les deux Pôles Cirque – La Brèche à Cherbourg et le Cirque-Théâtre d’Elbeuf en Normandie. On peut les suivre dans leur parcours. Ils viennent au début avec juste une idée. On fait des paris avec eux ; quelque fois audacieux avec les jeunes compagnies. Mais cette possibilité de les accompagner sur des temps de résidence de deux ou trois ans porte ses fruits. Le plus bel exemple étant Grande de Tsirihaka Harrivel et Vimala Pons qui est en train de devenir un spectacle culte, on les accompagné régulièrement depuis le début pour toutes leurs étapes de travail.
Propos recueillis par Stéphane Capron – www.sceneweb.fr
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