Trois jeunes comédiens donnent vie à l’adolescent Olivier Py. Il a 17 ans lorsqu’il écrit Le Cahier Noir paru en 2015 chez Actes Sud. Il met en scène cette œuvre de jeunesse dans laquelle il y a déjà toute les thématiques qui l’accompagnent sur scène depuis 30 ans.
C’est dans le Sud de la France, dans cette France des années 80, qu’Olivier Py a accouché ses premiers mots d’auteurs, ceux d’un adolescent bouillonnant et excité par les hommes d’âges murs. Le Cahier noir paru en 2015 est le carnet d’un adolescent graphomane. Olivier Py dessine et crayonne ses fantasmes. Sur scène il est incarné par Emilien Diard-Detoeuf qui était Ostwald dans Le Roi Lear dans la Cour d’honneur en 2014. Ce comédien est étonnant. Il enveloppe la rudesse de la langue pour lui donner de la distance et de l’humour. Un jet de sperme pas ci. Un jet de pisse par là. Les images explicitement sexuelles du jeune auteur deviennent poétiques comme peuvent l’être les textes de Jean Genet.
Emilien Diard-Detoeuf est accompagné par Emmanuel Besnault, comédien originaire d’Avignon. Il tient le rôle de Lucas, chrétien épileptique, il est comme le double mystique d’Olivier Py. Sylvain Lecomte qui a été l’assistant d’Olivier Py sur Orlando ou l’impatience, joue les hommes fantasmés par le jeune adolescent. L’ami prolétaire du père qui l’emmène en moto, le prince en cravate qui débouche d’un tunnel sombre dans un lieu de drague, l’ange noir sado masochiste. Les trois comédiens jouent sur une toile peinte représentant les rues d’une petit ville, avec ses arbres et ses places. On imagine le jeune Olivier Py traînant à la terrasse du Café Moderne et autour du monument aux morts qui sent la pisse et qu’il vénère.
Le sexe, la foi, la religion, l’amour des mots, le mysticisme, l’amour des corps d’hommes. Il y a dans Le Cahier noir tout ce que l’on connaît d’Olivier Py, auteur né pour devenir poète et homme de théâtre.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Le cahier noir
d’après le roman illustré d’Olivier Py (Actes Sud, 2015)
Avec Emilien Diard-Detoeuf, Emmanuel Besnault et Sylvain Lecomte
régisseur général et lumière : Florent Gallier
décors : Pierre-André Weitz
Durée: 1h23.01 > 03.02.2018
dans le cadre du Festival LES SINGULIERS #2
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