Même césarisée, Adèle Haenel est fidèle au collectif L’Argument et embarque dans une nouvelle création où la mise en scène est signée Maïa Sandoz. Un spectacle très collectif où la cohésion de groupe prime et fonctionne, pour un spectacle qui raconte la vie d’un seul homme.
Un groupe, sept comédiens qui, comme d’un jet, racontent une histoire. Ils construisent, phrase par phrase, la vie de Gorge Mastromas, de sa conception en 1972 à sa presque mort – ils auront l’indécence d’abandonner cet homme, devenu monstrueux, comme lui-même s’est mis en marge de la vie. Les acteurs, plus nombreux que les protagonistes, sont tour à tour les personnages et leurs insufflent leurs âmes.
Qui est Mastromas ? Là est tout l’enjeu. Enfant, il souffre de son penchant vers les décisions moralement justes. Discret, lâche et rangé, un événement lui fera choisir la pente de la richesse et de la corruption. Prêt à tout, il devient un menteur invétéré, transformant la vérité à son avantage, en fonction des personnes que la vie mettra sur son chemin. Sans que les comédiens le jugent ou le condamnent, on assiste à la chute d’un homme, à son abattage naturel…
Très créative, la mise en scène de Maïa Sandoz fait passer la figure de Mastromas du groupe à l’intime, de la vie tournée vers les autres à l’enfermement total, par la lumière, la réduction progressive du nombre de comédiens sur scène, on sombre avec l’homme. La belle cohésion de groupe se fait au détriment d’un travail plus fin sur la psychologie des personnages, mais le jeu virtuose est captivant. Le décor, une simple estrade tournante est tour à tour ring central, chambre, rue… Grâce à la lumière et quelques ornements, Sandoz crée des effets presque cinématographiques. Elle parvient à nous faire sentir la forêt avec un peu d’eau, de la terre et quelques feuilles mortes disposées rapidement sur le plateau entre deux scène : on y croit.
Alors est-ce une histoire à morale ou amorale ? Tout ne doit pas être si tranché, Gorge Mastromas est un homme qui commet un tas d’horreurs comme un enfant prêt à tout pour son caprice. Il finit vieux, seul, abandonné, sans susciter la moindre pitié chez le spectateur, mais son histoire nous aura fait rire et parfois même rêver.
Hadrien Volle – www.sceneweb.fr
« L’abattage rituel de Gorge Mastromas » de Dennis Kelly
Mise en scène : Maïa SANDOZ
Avec Adèle HAENEL, Aurélie VERILLON, Paul MOULIN, Serge BIAVAN, Gilles NICOLAS, Maxime COGGIO
et Christophe DANVIN
Traduction : Gerard WATKINS
Assistante mise en scène : Clémence BARBIER
Création Lumière : Julie BARDIN
Création son : Christophe DANVIN, Jean-François DOMINGUES
Scénographie et costumes : Catherine COSME
Collaboration : Artistique Paul MOULIN, Guillaume MOITESSIER Régie Générale Édouard RIBOUILLOT
Administration/Production : Alice PEROT-HODJIS
et Fabienne COULON© L’Arche Éditeur – http://www.arche-editeur.com
L’Arche est éditeur et agent théâtral des pièces représentéesProduction — Théâtre de L’Argument
Coproduction — Le Théâtre de Rungis, Le Théâtre des Quartiers d’Ivry Centre Dramatique National du Val-de-Marne,
La C.C.A.S., Centre Dramatique d’Orléans/Loiret/Centre.Avec le soutien de l’aide à la production de la DRAC Île-de-France, du Conseil départemental du Val-de-Marne dans le cadre de l’aide à la création, d’Arcadi Île de France, du Jeune Théâtre National, du Théâtre Studio d’Alfortville, des Théâtrales Charles Dullin Édition 2016, du Théâtre Paris Villette et du T2G.
Durée : 1h50
au Théâtre Studio d’Alfortville dans le cadre des Théâtrales Charles Dullin
du 9 au 19 novembre 2016
Du Lundi au Vendredi à 20h30
Le Samedi à 16h et 20h30
Relâche le dimancheet en tournée
les 3, 4 et 5 nov embre 2016
au CDN d’Orléans Loiret-Centrele 25 novembre 2016
au Théâtre de Chellesle 19 avril 2017
au Théâtre de RungisDu 24 Avril au 5 Mai 2017
à la Manufacture des Œillets à Ivry
(salle du Lanterneau)
Je ne vais pas raté la représentation au Théâtre de Chelles !
La représentation au Théâtre de Chelles a été incroyable. Bravo !
J’ai assisté à la représentation à la salle du Lanterneau. C’était excellent. Bravo !