En quelques années Mont-de-Marsan s’est placé sur la carte des festivals d’été avec Arte Flamenco. Nous avons suivi sa directrice Sandrine Rabassa à Séville capitale andalouse et flamenca.
Le thermomètre avoisine les 35 degrés en ce mois de juin à Séville. Dans un petit local en banlieue de la ville Patricia Guerrero travaille sa prochaine création Catedral attendue pour la Biennale de Flamenco de Séville l’automne prochain. Sandrine Rabassa directrice artistique du festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan dans les Landes la couve du regard. La progression technique de cette danseuse est impressionnante depuis 2 ans -elle a déjà été invitée à Chaillot. « J’ai un idéal de programmation mais je dois faire également avec des impondérables, le goût du public. Je veux surtout que Mont-de-Marsan bénéficie d’un supplément d’âme » lâche sa directrice. Pour la prochaine édition du festival Arte Flamenco ce mois de juillet La Guerrero sera de la partie au Café Cantante. Elle doit partager l’affiche avec deux autres titulaire du prix Giraldillos – plus haute distinction de la Biennale de Séville – le chanteur Juan Pena Fernandez et le guitariste Rafael Riqueni. Ce dernier tout juste hospitalisé risque de faire défaut. Sandrine Rabassa devra alors peut-être revoir sa copie. Il en va ainsi de tous les festivals. Disons que le monde du flamenco ajoute du piment à la vie…du programmateur.
Antonio Canales attendu à Arte Flamenco y retrouvera El Grillo – deux danseurs magnétiques. Ils ne se sont pas vus depuis quelque temps. Sous nos yeux ils esquissent quelques figures improvisées Mais hors de question de les obliger à trop de répétitions. Il faut garder cette spontanéité propre à un art vivant. Dans les Landes on sort le Flamenco des théâtres pour un autre rapport au public. Il y a les spectacles de rue, des stages, des soirées bodega place de l’hôtel de ville. Et même un festival Off. « Le flamenco a encore cette liberté. Des rencontres qui peuvent être des moments uniques…. ou parfois des ratages » résume Sandrine Rabassa. Pour elle l’opposition flamenco traditionnel et contemporain n’a pas lieu d’être : « c’est surtout un art du voyage qui n’a cessé d’évoluer. Il y a des codes mais aussi et surtout des interprètes qui font le flamenco« . Une danseuse comme Belen Maya joue sur les deux registres là où une Sara Baras donne avec Voces un show sans fausse note quoique consensuel, hommage aux grandes figures du genre.
A Séville beaucoup de solistes vivotent entre leçons pour étrangers de passage et contrats éparpillés. Antonio Canales trouve lui que son pays l’Espagne n’en fait pas assez pour ses artistes flamenco. Il passe beaucoup de temps au Mexique. Tous les jeunes artistes rencontrés disent combien la France ou le Japon sont des soutiens précieux. La température baisse à peine en cette fin d’après-midi du côté de Séville. On range les robes à longue traîne que l’on troque pour un jean et un tshirt. Une fleur dans les cheveux, une croix au cou viennent à peine signaler ce petit quelque chose de flamenca en plus.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Arte Flamenco du 4 au 9 juillet, Mont-de-Marsan ( www.arteflamenco.landes.fr 05 58 05 40 35)
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