Avec l’Opéra de Quat‘Sous, Brecht et Weill brouillent les cartes de l’opéra traditionnel, ils mélangent sans complexe des références à Bach, au Jazz, au choral luthérien. Ils se situent en fait dans ce vaste champ de réflexion sur la place de l’Opéra dans la société, réflexion entamée par tous les contemporains de la République de Weimar.
L’art explose ses frontières, que ce soit par l’architecture, par le cinéma ou la peinture, dans un milieu industriel florissant.
C’est dans ce contexte que naît cette proposition désordonnée de mise en abyme de l’Opéra « bourgeois ». Mais une mise en abyme à l’image de la société des années 30, où de grandes utopies se mettent en place, où la crise sépare encore plus les pauvres des dirigeants, où un monde souterrain et interlope tente de survivre.
C’est dans le cabaret-cirque de Jenny des Lupanars, dans ce bouge proche de l’Ange bleu que se préparent les provocations envers les bourgeois, les repus, les riches. C’est ainsi que trahisons, mensonges, coups bas et couteaux dans le dos, ouvrent le bal.
Il n’y a pourtant pas de sang dans le spectacle, pas de chagrin, pas de morts : tout est faux, les billets, les baisers, les larmes et les moignons des mendiants.
On est au cirque !
Mr Peachum fait tourner les clowns autour de la piste au son des grincements des dents ! Il lancera ainsi vers la surface du monde une meute de clowns, de vieux cabotins, de saltimbanques, d’artistes.
Chaque numéro est bien rodé ; les pirouettes sont impressionnantes, les tours de passe passe réussis, l’illusion est parfaite. Le tigre lui-même est si bien dressé qu’il entre seul dans sa cage et se met à pleurer …
Alors, on rit, on applaudit, on en redemande ! Tout le monde sait pourtant que sous les maquillages, les faux crânes, les perruques des clowns, il y a la tristesse, l’amertume, le dérisoire et l’absurde.
On reste jusqu’au bout, afin de voir tomber le funambule et se réjouir ce n’être que les spectateurs du cirque grotesque de notre vie !
Note d’intention d’Éric Perez et Olivier Desbordes
L’Opéra de Quat’Sous Kurt Weill / Bertolt Brecht
Mise en scène : Olivier Desbordes
Mise en scène, Mackeath : Eric Perez
Direction musicale, 4 ème brigand : Manuel Peskine
Monsieur Peachum : Patrick Zimmermann
Madame Peachum : Nicole Croisille
Polly : Anandha Seethanen
Jenny : Flore BOIXEL
Lucy : Sarah Lazerges
1er brigand : Alexandre Charlet
Brown : Samuel Theis
2ème brigand / Flich : Clément Chébli
3ème brigand : Yassine Benameur
5ème brigand : Antoine Baillet-Devallez
6ème brigand : Josselin Michalon
1ère prositituée : Nathalie SCHAAFF
2ème prostituée : Fanny Aguado
3ème prostituée : Anne-Sophie DOMERGUE
Décor : Patrice Gouron
Costumes : Jean-Michel Angays
Construction décor : Guillaume Hébrard
Graffitis sur toile : Paolo Calia
Production : Scène Conventionnée pour le Théâtre et Théâtre Musical – Figeac / Saint-Céré
Coproduction : Centre Lyrique Clermont-AuvergneEspace Mitterrand, Figeac
samedi 23 juillet 21h30
vendredi 29 juillet 21h45
lundi 01 août 21h30
Festival de Saint-Céré les 6, 10 et 14 août au Théâtre de l’Usine, Saint-Céré.
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