Retours raconte l’histoire d’un ado passant son temps, au désespoir de ses parents, à mourir et à ressusciter. Ce principe d’une tragédie ainsi répétée aurait pu produire une pochade. Mais traitées avec beaucoup d’humanité, ces variations mêlant dialogues ciselés et confidences au public, créent une fable à la fois modeste et profonde. Chacun choisira de quoi Retours est l’allégorie, des Tanguy d’aujourd’hui, de la solitude du couple une fois l’enfant parti, ou encore du long travail du deuil, au cours duquel on finit par ne plus savoir, de l’endeuillé ou du fantôme qui le hante, lequel doit aider l’autre à se séparer.
Voyage d’hiver aborde une autre aventure, la naissance. Une future mère est au bord d’accoucher, mais il faudra attendre qu’elle ait perdu les eaux pour qu’elle et son conjoint se décident à aller à la clinique. L’enfant naît, une fille, qu’on adule, renifle, dont on compte les doigts avec fougue, mais dont ne parvient pas à s’occuper, qu’on n’arrive pas à considérer dans sa réalité.
Quel rapport entre cet humour angoissant, ce quotidien qui se déforme et s’exagère, ces histoires de couches et de RER, et la mélancolie sublime des lieder dont Brattberg a emprunté le titre ? Nous écoutons Schubert, à la recherche de la matière musicale du spectacle, mais aussi, de sujets communs, de clés cachées. Il y a le froid, la nuit, la neige, ces paysages, miroirs des états intérieurs. Il y a l’état de rêve éveillé, né de l’extrême fatigue du marcheur chez Schuberrt, et qu’on retrouve dans la trame irrationnelle de Brattberg. Les deux parents sont aussi comme le marcheur de Schubert : étranger et banni. Ce qu’on pourrait appeler leur folie, leur enfermement, ou du moins leur inadaptation, devient un juste miroir à la violence qu’ils subissent du jugement dominant et de la norme collective. Dossier de presse.
Retours/Voyage d’hiver de Fredrik Brattberg, deux pièces réunies en dyptique
Mise en scène Jean-Christophe Blondel
Avec Valérie Blanchon, Guillaume Lainé, Sylvain Levitte, Albertine Villain-Guimarra.
Musique et son Christophe Séchet, Guillaume Lainé
Scénographie Marguerite Rousseau
Lumières Marco Benigno
Costumes Sonia Bosc.
Traduction Terje Sinding.
L’Arche est agent artistique du texte représenté.
Production ADAMI, Région Normandie, Rayon Vert scène conventionnée de St Valéry en Caux, ODIA Normandie, ESAD, Département Seine Maritime, JTN, Ville de Rouen et Festival Terre de Paroles.le 15 NOVEMBRE 2016 à 20h
à la Maison de l’Etudiant
Université de Caen
Rue Colonel Usher, 14000 CAEN
Infos / Résa : 02 31 56 60 96 – Entrée Libre
le 17 NOVEMBRE à 20h30
à L’Espace Jean Bauchet
Rue Francis Fer, BP12, 76440 FORGES LES EAUX
Infos / Résa : 02 35 71 46 85 / 06 07 69 99 54 / brayanimations@orange.fr
du 23 au 27 NOVEMBRE à 20h30 (dimanche 17h)
au Théâtre de l’Opprimé
78 rue du Charolais, 75012 PARIS
Infos / Résa : 01 43 40 44 44
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