Mathieu Bauer nous fait pénétrer dans les coulisses de Shock Corridor, film mythique de Samuel Fuller avec la troupe du groupe 42 du TNS sortie en 2016. Ce n’est pas un remake du film, c’est avant tout un hommage à son réalisateur. Le spectacle est repris en ce début de saison 2018/2019 au Nouveau Théâtre de Montreuil, également dans le cadre d’un diptyque intitulé Une nuit américaine.
Mathieu Bauer est à la batterie, Sylvain Cartigny à la guitare, ils orchestrent cette fresque-hommage à l’un des films les plus troublants de l’histoire du cinéma, Shock Corridor. L’histoire de Johnny Barett, journaliste qui rêve de gagner le Prix Pulitzer et part s’immerger dans un asile psychiatrique pour démasquer l’auteur d’un meurtre. Le rôle de Barett interprété dans le film par Peter Breck est confié à Clément Barthelet. Ce groupe 42 du TNS est une sacrée promotion puisqu’on les avait déjà vu au Festival d’Avignon 2016 dans Le Radeau de la Méduse de Georg Kaiser dans la mise en scène de Thomas Jolly.
La très bonne idée de Mathieu Bauer est de ne pas avoir fait un remake du film. Il s’intéresse autant à l’histoire de Barrett qu’à celle de Samuel Fuller. Le cinéaste est le vrai héros de ce spectacle. Sous les traits de Maud Pougeoise il est tout le temps présent sur scène, cigare à la main, autant pour raconter des anecdotes sur le tournage, que pour donner son avis sur le cinéma (et notamment ses six commandements pour faire un bon film de guerre – il est l’auteur de Au-delà de la gloire, modèle du genre).
Sur scène il règne une atmosphère de cabaret forain, il y a du Brecht dans l’air, mais aussi du Off-Broadway. On y chante des grands airs de comédies musicales oubliées, comme Chinatown my Chinatown ou Up and Down Broadway de Georges Gershwin. Et dans cet exercice, ces jeunes comédiens débordent de vitalité. Jouer la folie peut se révéler très casse gueule. Eux savent doser les scènes de folie, il n’y a pas d’excès, pas de démonstration hystérique, tout est dans la retenue et dans l’intériorisation. Un sacré pari réussi.
Mathieu Bauer ne va pas jusqu’à détruire son décor lors de la dernière scène comme l’avait fait Samuel Fuller à l’issue des dix jours de tournage pour éviter qu’on lui demande de retourner la dernière scène. Il n’a pas besoin de cela, son spectacle est un très bel hommage au cinéma américain des années 60.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Shock corridor
d’après le film de Samuel Fuller (1963)
adaptation & mise en scène Mathieu Bauer
collaboration artistique & composition musicale Sylvain Cartigny
scénographie Mathieu Bauer
dramaturgie Thomas Pondevie
costumes Léa Perron
lumière Marie Bonnemaison & Stan Bruno Valette
son Auréliane Pazzaglia
plateau Laurence Magnée
régie générale Marie Bonnemaison
avec École du TNS / atelier ouvert du groupe 42
Youssouf Abi Ayad Boden
Éléonore Auzou-Connes le lieutenant de police, le professeur de musique, Lloyd, Dr. Fong
Clément Barthelet Johnny Barrett
Romain Darrieu Paggliacci
Rémi Fortin Stuart
Johanna Hess Cathy
Emma Liégeois traductrice / narratrice / Swanee
Thalia Otmanetelba Wilkes
Romain Pageard Dr. Menkin
Maud Pougeoise Samuel Fuller
Blanche Ripoche narratrice / journaliste / patronne de cabaret
Adrien Serre Trent
Durée: 2hNouveau Théâtre de Montreuil
21 sept > 28 sept 2018
salle Jean-Pierre Vernant
Shock Corridor
durée 1h25
du lundi au vendredi à 20h
le samedi à 18h
relâche le dimanche
évènement facebook18 > 26 oct 2018
salle Jean-Pierre Vernant
Une Nuit Américaine
durée 3h15 (Western 1h25 + Attractions + Shock Corridor 1h25)
du lundi au vendredi à 19h30
le samedi à 18h
relâche le dimanche
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !