Le théâtre ambulant des Sans Cou manque d’étincelles

photo sans cou

La compagnie Les Sans Cou s’interroge sur l’utilité du théâtre. Vaste question. Leur tentative de réponse à travers l’évocation d’une pièce de Lioubomir Simovitch sur la vie d’une troupe pendant la guerre est un peu brouillonne.

Quelle saison pour Les Sans Cou ! Après la création au Théâtre du Nord de Idem, la compagnie enchaine une deuxième création Notre crâne comme accessoire aux Bouffes du Nord avec comme base départ une pièce de Lioubomir Simovitch, Le Théâtre ambulant Chopalovitch. Elle raconte l’histoire d’une troupe qui débarque dans un village sous l’occupation nazie en 1941 pour jouer Les Brigands de Schiller. Mais les habitants d’Oujitsé (la ville de naissance de Simovitch) sont dépassés par une réalité qui les maintient dans un état de terreur. Et les comédiens ne parviendront pas à leur rendre le sourire.

La scène du Théâtre des Bouffes du Nord et son environnement brut offrent un cadre idéal pour cette pièce dont l’action se déroule en temps de guerre. Les comédiens débarquent dans un théâtre délabré. Dommage que la scénographie soit gâchée par un échafaudage qui empêche de voir le magnifique mur de dond de scène du théâtre.

Les scènes loufoques s’enchainent sans parvenir à trouver la dose d’absurdité nécessaire à déclencher le rire. Igor Mendjisky, Romain Cottard, Paul Jeanson ou Esther Van den Driessche, les piliers de la compagnie dressent le portrait de gens simples au phrasé populaire. Mais la pièce ne décolle pas vraiment. Elle ne passe pas le cap de la question posée au début : « Est-ce que c’est le moment de faire du théâtre ? »

Il y a certes des moments sympathiques comme une version crooner du « Bal masqué » de la Compagnie Créole, mais on a connu la compagnie plus en verve. On se souvient de la découverte de leur version de « Hamlet » qui a révélé Romain Cottard ou encore de la création à l’Atalante de J’ai couru comme dans un rêve ou de Masques et Nez. Il y avait de l’énergie communicative sur le plateau. Ici entre le texte de Lioubomir Simovitch et le travail sur les improvisations, il nous a manqué cette petite flamme pour que l’on sorte totalement heureux du spectacle.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Notre crâne comme accessoire
Librement inspiré du Théâtre ambulant Chopalovitch de Lioubomir Simovitch
Mise en scène Igor Mendjisky
Création collective Les Sans Cou
Mise en scène Igor Mendjisky
Costumes May Katrem
Chorégraphie Esther Van den Driessche
Lumières Stéphane Deschamps
Scénographie Claire Massard et Igor Mendjisky
Vidéo Yannick Donet
Assistant à la mise en scène Luc Rodier
Avec Clément Aubert,
Raphaël Charpentier,
Hélène Chrysochoos,
Romain Cottard,
Pierre Déaux,
Paul Jeanson,
Eléonore Joncquez,
Igor Mendjisky,
Arnaud Pfeiffer,
et Esther Van den Driessche
Production C.I.C.T. – Théâtre des Bouffes du Nord en association avec la Compagnie Les Sans Cou
Coproduction Théâtre Luxembourg de Meaux
Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France
Action financée par la Région Ile-de-France
Le texte de Notre Crâne est édité aux éditions Actes Sud

Théâtre des Bouffes du Nord
Du 8 au 26 mars 2016
Le 15 avril – Théâtre Jean Arp de Clamart
Le 3 mai – Théâtre Firmin Gémin – La pIscine de Chatenay-Malabry