Pinter est un héritier du théâtre de l’absurde. Il y a une chose très intéressante dans ses pièces : le décalage entre la légèreté apparente de ce qui est dit et la profondeur des non-dits. Ce décalage laisse une grande part à l’imagination, c’est un terrain de jeu incroyablement excitant pour un metteur en scène, pour un comédien, mais aussi pour chaque spectateur. Ma vision de l’histoire que j’ai essayé de ne jamais imposer au spectateur, c’est une étude, une dissection du « trio ». L’arrivée d’une troisième personne dans un duo, quel qu’il soit, c’est toujours une révolution. Dans mon approche du Gardien, je n’ai pas cherché à présenter une histoire « vraisemblable ». Ce que j’ai souhaité mettre en avant, c’est justement la beauté absurde de cette histoire. J’essaie en permanence de stimuler l’imagination du spectateur, de l’amener à se poser toutes les questions auxquelles le texte ne répond pas, en les laissant libre de décider quelles seront ses réponses. Je n’ai aucune réponse à apporter, chaque spectateur repartira avec sa propre histoire, son propre Gardien.
Le Gardien Une pièce écrite par Harold Pinter et mise en scène par Eric Supply Avec Bertrand Goncalves dans le rôle de Davies Yann Legrand dans le rôle d’Aston Eric Supply dans le rôle de Mick Musique : Jérémie Dupanloup Traduction : Philippe Djian
La Manufacture des Abbesses – 7 rue Véron 75018 Paris – Métro Abbesses ou Blanche Du jeudi au samedi à 21h – le dimanche à 17h A partir du 10 décembre 2016
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