La romancière hongroise Agota Kristof, décédée il y a trois ans, a raconté sa vie dans L’analphabète. Un très beau texte sur l’exil. Catherine Salviat est touchante.
L’exercice n’est jamais facile de rentrer dans l’intimité d’une écriture aussi personnelle que celle évoquée par L’analphabète. Agota Kristof y raconte son enfance en Hongrie, sa fuite en 1956 alors que la révolution des Conseils ouvriers est écrasée par l’armée soviétique, son arrivée en Suisse à Neuchâtel où elle travaille dans une usine d’horlogerie. C’est dans son pays d’adoption qu’elle devient romancière. Son livre le plus connu Le Grand cahier a été adapté plusieurs fois au théâtre par Michel Raskine ou Laurent Hatat. Étonnamment ses quelques pièces ne sont jamais montées. Nabil El Azan a qui l’on doit les délicieuses Pâtissières de Jean-Marie Piemme met en scène ce spectacle.
On découvre onze chapitres de la vie d’Agota Kristof. De l’enfance à l’âge adulte, de l’urgence de fuir à l’urgence de l’écriture. Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, raconte cette histoire, avec une belle simplicité, les mains ouvertes vers les spectateurs. Elle tourne des parois vitrées sur la scène comme on tourne les pages d’un livre, ce sont les pages de la vie d’une femme qui s’est reconstruite sur le chemin de l’exil. Un beau moment de théâtre émouvant.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
L’alphabète
Texte : Agota Kristof
Mise en scène :
Nabil El Azan
Comédien(s) :
Catherine Salviat
Lumières :
Philippe Lacombe
Costumes :
Danièle Rozier
Crédit Photo Visuel :
Ali Cherri
coproduction Les Déchargeurs/le pôle diffusion en accord avec la compagnie La Barraca, Le Théâtre Monde
La compagnie est conventionnée par la Drac Ile-de-France, ministère de la Culture et de la Communication
Durée : 1hL’Artistic Théâtre
À partir du 25 novembre 2019
mardi 19h ; mercredi, jeudi 20h30 ; vendredi 19h ; samedi 16h ; dimanche 15h
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