La pièce de Côme de Bellescize résonne comme un véritable coup de poing en ce début de saison. La pièce est librement inspirée de la vie de Vincent Humbert qui a fait la une de la presse en 2003.
Amédée est un jeune garçon qui croque la vie à pleine dent. Toujours vierge à 19 ans, il est accro aux jeux vidéos et rêve de devenir pilote de Formule 1. Un soir sa vie bascule lorsqu’il percute un poids lourd. Il sombre dans le comas. Sa mère et ses proches vont se relayer à son chevet pour tenter de lui faire récupérer l’usage de ses membres.
On se souvient en 2003 de marie Humbert, la mère de Vincent, présente sur tous les plateaux de télévision pour expliquer la décision de son fils qui écrira même à Jacques Chirac, alors Président de la République, pour lui demander « le droit de mourir ». Dans la pièce, le rôle de la mère est joué par Maury Deschamps. Elle exprime formidablement bien le courage et la dévotion de cette mère pour son enfant. Toutes les scènes avec le fils dans l’hôpital sont touchantes. Elle le lave, lui parle, participe à sa rééducation avec courage et abnégation.
Le spectacle est formidablement bien découpé et construit. Le texte est parfaitement ciselé, sans éviter de tomber dans le pathos. Benjamin Wangermée qui incarne Amédée joue tout en sobriété. C’est l’un des gros points forts de se spectacle, il ne tombe pas dans la complaisance. Il fait simplement réfléchir. Et lorsque le directeur de l’hôpital vient dire à la mère d’Amédée qu’il n’a plus les moyens de s’occuper de son fils : « On ne peut pas mobiliser des médecins pour attendre un miracle », on se sent mal à l’aise sur notre fauteuil. Alors on accepte la décision d’Amédée de mourir car « la souffrance est criminelle ».
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Amédée!
Texte et mise en scène de Côme de Belleszice
Avec
Éric Challier, le capitaine des pompiers, l’administrateur de l’hôpital
Maury Deschamps, la mère
Florent Guyot, Clov
Éléonore Joncquez, Julie, la journaliste
Vincent Joncquez, Thomas, le docteur
Benjamin Wangermée, Amédée
Scénographie Sigolène de Chassy, lumière Thomas Costerg, son Lucas Lelièvre, musique originale Yannick Paget, costumes Colombe Lauriot-Prévost, vidéos Ishrann Silgidjian, assistant à la mise en scène Tanguy Dorléans , régie plateau Stefan Goldbaum Tarabini, régie générale Arnaud Prauly
Production Théâtre du Fracas. Spectacle créé au Théâtre de la Tempête avec le soutien de la Drac Île-de-France – Ministère de la Cuture et de la Communication, la participation artistique du Jeune Théâtre national, le soutien de l’Adami, l’aide d’Arcadi – dans le cadre des plateaux solidaires et du Théâtre 13. Coréalisation Théâtre 13.
La compagnie Théâtre du Fracas est subventionnée par le Conseil Général des Hauts-de-Seine.1h35 sans entracte
3 septembre 2013 > 13 octobre 2013
mardi, jeudi et samedi à 19h30, mercredi et vendredi à 20h30, dimanche à 15h30
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