Pour accompagner Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture Macha Makeïeff adapte le conte Ali Baba avec Atmen Kelif dans le rôle titre. Mais l’imaginaire n’est pas vraiment au rendez-vous. On assiste à un empilement de scènes sans magie.
L’idée est belle : redonner naissance à ce conte populaire dans cette ville de Marseille, haut lieu de brassage culturel. Macha Makeïeff a fait appel à l’auteur Elias Sambar pour travailler sur l’adaptation. Sur le plateau nu de la grande salle de la Criée, la maison d’Ali Baba est un peu seule côté jardin. Ali le ferrailleur déambule avec sa petite charrette à la recherche de métaux. Il vit seul avec son fils Ali (Aïssa Mallouk) qui à ses heures perdues se lance dans des déclamations en Slam (les textes sont écrits par le comédien). La vie d’Ali va se transformer avec l’arrivée d’un cadeau issu du ciel. Un conteneur descend des cintres, c’est la fameuse caverne utilisée par Youssouf le chef des voleurs pour entreposer son butin.
On retrouve tous les ingrédients du conte, tous les repères de cette histoire populaire. Mais sur le plateau de la Criée, on assiste à une succession de scènes décousues avec des intermèdes de danse et d’acrobatie qui étirent l’action et délayent le spectacle sans lui donner beaucoup de cohérence. Musicalement on voyage à travers les sonorités tsiganes, andalouses et arabes, on sent bien les influences du bassin méditerranéen, avec néanmoins des moments qui se veulent drôles et qui tombent à plat comme cette version de « Money, Money » de Abba pas franchement réussie.
Macha Makeïeff essaye de transposer le conte dans la réalité d’une ville d’aujourd’hui. Elle joue sur l’ambigüité des sexes, le rôle de la femme de Qâssim est interprété par un homme (Canaa Marguerite) et Aziz désire construire sa vie avec le barbier Abdullah. On effleure le sujet des petits trafiquants et on a le sentiment de passer à côté d’une adaptation qui aurait pu résonner dans cette ville complexe qu’est Marseille. Alors on préfère se réfugier dans le foyer de la Criée et regarder les films super 8 de l’artiste marseillais Olivier Lubeck qui créent un bel univers imaginaire en se nichant sur les murs et les piliers du théâtre.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Ali Baba
Un spectacle de Macha Makeïeff
Mise en scène décor et costumes Macha Makeïeff
Lumières Dominique Bruguière
Assistant à la mise en scène Pierre-Emmanuel Rousseau
Réalisateur films Simon Wallon
Coiffure et maquillage Cécile Kretschmar
Assistante aux costumes Claudine Crauland
Chorégraphe Thomas Stache
Créateur son Xavier Jacquot
Assistante à la scénographie Margot Clavières.
Avec la participation du Pavillon Bosio.
Avec Atmen Kelif, Philippe Arestan, Braulio Bandeira, Philippe Borecek, Romuald Bruneau, Sahar Dehghan, Aïssa Mallouk, Canaan Marguerite, Thomas Morris, Shahrokh Moshkin Ghalam, Aurélien Mussard
Création : 13 mars 2013, Théâtre national de Marseille La Criée, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture.
Production : Théâtre national de Marseille La Criée.
Coproduction : Marseille- Provence 2013, Capitale européenne de la culture ; Théâtre Anne de Bretagne – Vannes ; Théâtre Liberté – Toulon.
Durée: 2h20 avec entracte (1h10 – 20 – 50)
Grand Théâtre
du 13 au 29 mars 2013
Théâtre Liberté de Toulon, du 5 au 7 avril 2013
Théâtre en Dracénie de Draguignan, le 3 mai 2013
Théâtre Anne de Bretagne de Vannes, le 23 mai 2013
Théâtre National de Chaillot du 19 au 29 décembre 2013.
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