Gaëtan Peau et Quentin Defalt proposent le troisième volet de leur saga des Cadouin. Une famille qui traverse les siècles puisqu’on la retrouve en 1789. Mais cet opus n’a pas le sel et le piment des deux premiers épisodes.
On avait quitté les Cadouin avec « Brita Baumann », jeune étudiante allemande suicidaire et exploitée par la famille. Et l’on attendait cette nouvelle histoire avec une grande impatience. Le principe d’écriture de Gaëtan Peau et Quentin Defalt repose toujours sur l’observation de la société. Même s’ils s’en défendent. « Notre démarche n’est en rien sociologique ou politique. Nous ne nous plaçons ni en observateurs ni en analystes. » Pour « La marquise de Cadouin » ils se déportent en pleine Révolution française. La famille Cadouin, issue de la noblesse, vit recluse dans leur demeure alors que dehors c’est la rébellion. Pouilleux et sales ils mangent des rats et se livrent à toutes sortes de grivoiseries. Margueritte Vincheneux (Juliette Coulon) est une proie sexuelle facile même pour l’abbé Joseph Billaud (Jean-Jacques Vanier). Tandis que le baron Charles-Amédée (Gaëtan Peau), homo refoulé, passe son temps à jouer des scènes de Britannicus de Racine.
Les comédiens sont littéralement possédés par leur rôle. « Chaque spectacle est traversé par l’envie de défendre ces personnages ancrés dans un quotidien presque sordide, dans un terroir sans horizon, et par ce qui serait une sorte d’héritage commun, un patrimoine, un rang à tenir coûte que coûte », explique Quentin Defalt. Les personnages sont comme toujours magnifiquement bien dessinés. Mais dans cet épisode l’histoire pèche par des lourdeurs et des longueurs dans l’écriture qui sonne souvent creux. Le propos tourne très vite en rond. Les multiples séances de coït avec Margueritte ne font plus rire au bout d’un moment. La pochade perd beaucoup de sa substance. Dommage !
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
En cela, nous pouvons dire que ce cycle, articulé autour du nom Cadouin, propose en effet une certaine idée de la France. Car chaque spectacle est traversé par l’envie de défendre ces personnages ancrés dans un quotidien presque sordide, dans un terroir sans horizon, et par ce qui serait une sorte d’héritage commun, un patrimoine, un rang à tenir coûte que coûte. Je partage assez en ce sens ce qu’écrivait De Gaulle : « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France (…) S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. » Entretien de Quentin Defalt dans dossier de presse.
La Marquise de Cadouin
(Les Cadouin #3)
de Gaëtan Peau
coécriture et mise en scène Quentin Defalt
avec Xavier Catteau………………….. Michel Vincheneux dit « Brutus »
Juliette Coulon…………………. Marguerite Vincheneux
Olivier Faliez…………………… Le comte Clotaire-Henri de Cadouin
Charlotte Laemmel…………… La marquise Marie-Aimée de Cadouin
Gaëtan Peau…………………….. Le baron Charles-Amédée de Cadouin
dit « Marie-Agrippine »
Jean-Jacques Vanier………….. L’abbé Joseph Billaud
assistant à la mise en scène Damir Žiško
scénographie Natacha Le Guen de Kerneizon
assistant à la scénographie Germain Péronne
lumières Manuel Desfeux
costumes Florie Weber
maquillages Alice Faure
moulage tête Chloé Cassagnes
production Teknaï, coproduction Maison du Théâtre et de la Danse d’Épinay-sur-Seine,
avec le soutien de l’Adami, spectacle créé en résidence à la Maison du Théâtre et de la
Danse d’Épinay-sur-Seine et au Théâtre 13
Teknaï est soutenu par le département de la Seine-Saint-Denis, publié aux éditions Les Cygnes, collection Les Inédits du 13
spectacle créé le 4 décembre 2012 au Théâtre du Rond-Point
durée : 1h20
4 décembre 2012 – 6 janvier 2013, 21h
dimanche, 15h30 – relâche les lundis et les 6, 9 et 25 décembre et le 1er janvier
Le 1er et le 2 février 2013 Maison du Théâtre et de la Danse d’Épinay-sur-Seine (93)
Monsieur Martinez (Les Cadouin #1)
8 février 2013 Morsang-sur-Orge (91)
Peut-être, cher Stéphane, que les multiples séances de coït ne sont pas uniquement là pour faire rire…
Quentin.