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Aïda Asgharzadeh, le déracinement en héritage

À la une, Paris, Théâtre
Aïda Asgharzadeh
Aïda Asgharzadeh

Photo Emmanuel Dunand / AFP

Avec des premières dates archi complètes au Théâtre de l’Oeuvre, Le dernier cèdre du Liban, la nouvelle pièce de celle que l’on surnomme désormais « la nouvelle Michalik », s’annonce comme l’un des succès de cette rentrée théâtrale. Virtuose dramaturge, passable cancre à l’école, retour sur un parcours marqué par l’héritage de l’exil.

Tout s’accélère depuis deux ans. En 2023, la comédienne et autrice Aïda Asgharzadeh rafle deux Molières avec sa pièce Les Poupées persanes : celui de l’autrice francophone et celui du second rôle pour Kamel Isker. Mise en scène par Régis Vallée, la pièce retraçait le parcours de ses parents, exilés politiques fuyant le régime du Shah d’Iran. En attendant la prochaine création d’envergure qu’elle présentera cet été au Festival Off d’Avignon, Aïda Asgharzadeh remonte en cette rentrée Le dernier cèdre du Liban au côté de Nikolas Carton à la mise en scène. Le texte qu’elle a écrit il y a huit ans avait connu un succès certain dans le Off, mais, le Covid étant passé par là, la pièce n’avait pas vraiment pu rencontrer son public. Voilà l’injustice réparée, avec trois semaines à l’affiche du Théâtre de l’Oeuvre et des prolongations attendues.

C’est une forme complétée d’un troisième rôle, et toujours aussi diablement efficace, qui fait se lever le public depuis le 11 septembre dernier. Eva est une ado impulsive et elle déteste tout : sa vie en foyer, les éducateurs, mais aussi sa défunte mère qui l’a abandonnée et dont elle reçoit comme seul héritage des cassettes audio. Dans ces enregistrements, Anna retrace son parcours comme reporter de guerre et revient sur les raisons qui l’ont poussée à renoncer à son enfant plutôt qu’à son métier. Des flash-back subtilement dosés, un suspens à toute épreuve et des révélations haletantes nous tiennent, entre rire et larmes, jusqu’à la fin. De Beyrouth sous les bombes à la chute du mur de Berlin, en passant par le foyer de Mont-de-Marsan ou la maison de famille de Belle-Île-en-Mer, les lieux se multiplient, tout comme les personnages. Azeddine Benamara endosse avec un appétit dévorant une myriade de rôles masculins qui gravitent autour de la mère et de sa fille : tantôt ado timide, tantôt directeur de centre affairé, ou encore fixeur loyal et attachant qui accompagne Anna dans ses reportages.

Le dernier cèdre du Liban d'Aïda Asgharzadeh

Photo Rubens Hazon

Jouer la fond la carte de l’émotion, Aïda Asgharzadeh l’assume. « Pour moi, il faut que ça passe par le cœur avant de passer par la tête. » Reprendre les codes des séries, aussi. « Dans une série tout est possible, on peut développer des mondes à l’infini et je trouve ça super de pouvoir l’amener au théâtre. » Rythme soutenu, tension dramatique, multiplicité des lieux et des personnages, humour et drame : autant d’ingrédients qui ont très bien réussi aux Poupées persanes et qui promettent au Dernier cèdre du Liban un destin similaire. Les Molières 2026 ? « Bien sûr qu’on y pense, sourit la comédienne. Dire le contraire serait un mensonge ». Une recette fructueuse qui la mène à être souvent comparée au dramaturge star Alexis Michalik (Edmond, Une histoire d’amour, Passeport, Les Producteurs). Son ami dans la vie depuis plus de vingt ans, mais peut-être aussi un chouïa son concurrent ? « On fait partie de la même famille théâtrale, mais chacun a son style », précise l’autrice, qui affirme une pâte peut-être plus sombre, moins optimiste. Travailler ensemble un jour ? « On a quand même des personnalités très fortes, rigole-t-elle. Un diptyque éventuellement, avec chacun sa partie, ça pourrait me plaire ».

Un nouveau tournant

Le théâtre n’allait pas de soi pour cette fille d’exilés politiques dont les parents ont fui le régime iranien pour s’installer en France. « Je savais que je voulais être artiste, mais je ne savais pas dans quel domaine. » Avec un père architecte et une mère prof d’éco, pas évident. Les stars de son enfance ? Gregory Peck, Cary Grant ou Elizabeth Taylor. « Mon père était fan de cinéma hollywoodien et m’emmenait deux fois par semaine à la bibliothèque ». Elle tente le dessin, ne sera pas admise en école d’art. Se rêve chanteuse et finit par s’inscrire « en loucedé » au premier cours de théâtre venu, assaillie d’un profond ennui sur les bancs de la fac. « Je n’étais pas très bonne à l’école, je me désintéressais très vite », avoue-t-elle. Une licence de Lettres modernes en poche, pour faire plaisir aux parents, elle intègre le Studio d’Asnières après les ateliers du Sudden et, très vite, les pièces s’enchaînent, tout comme les succès.

Tout au long de ses sept textes signés ou co-signés, le déracinement, la transmission ou encore le libre arbitre sont toujours présents. Aujourd’hui, elle cite Ariane Mnouchkine ou Robert Lepage, mais surtout Wajdi Mouawad comme références. Elle connaît Forêts par cœur et relisait la pièce systématiquement avant d’écrire. Relisait au passé, car la dramaturge aspire à un nouveau tournant. Quelque chose de plus personnel, une histoire contemporaine sur le traumatisme et la difficile reconstruction qui s’ensuit. Ça s’appellera Les Reines sans royaume, et elle espère prouver que son écriture est aussi ample qu’elle y parait. L’occasion pour elle de retrouver les planches, tout comme son équipe déjà présente pour Les Vibrants (2013) : Quentin Defalt à la mise en scène, Amélie Manet, Benjamin Brenière, mais aussi Yveline Hamon au plateau.

L’Iran, même si elle y pense souvent, ne sera pas présent dans cette prochaine création. Après Les Poupées persanes, où le régime islamique est très largement critiqué, elle savait qu’il serait désormais impossible d’y remettre les pieds. Elle y est allée pour la dernière fois il y a trois ans avec les équipes de la pièce, comme un voyage d’adieu. Aujourd’hui, le slogan « femme, vie, liberté », elle le porte à sa manière. Solaire, déterminée et fonceuse.

Fanny Imbert – www.sceneweb.fr

Le dernier cèdre du Liban
de Aïda Asgharzadeh
Mise en scène Nikolas Carton
Avec Maëlis Adalle, Magali Genoud, Azeddine Benamara
Lumières et scénographie Vincent Lefèvre
Création sonore Chadi Chouman

Production Dani Menot Productions

Durée : 1h15

Théâtre de l’Oeuvre, Paris
du 11 septembre au 4 octobre 2025

16 septembre 2025/par Fanny Imbert
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