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Louise Chevillotte, ce qu’on dit, ce qu’on pense

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
Louise Chevillotte adapte Quand je dis rien je pense encore de Camille Readman Prud’homme
Louise Chevillotte adapte Quand je dis rien je pense encore de Camille Readman Prud’homme

Photo Yuna Alonzo

Et hop, un pas de côté. Ou plutôt en arrière, un retrait, en nous. Un voyage vers la surface de nos consciences, juste là où nos pensées et sensations affleurent et aussi vite disparaissent. Avec Quand je ne dis rien je pense encore, Louise Chevillotte porte tout en délicatesse la poésie concrète d’une littérature qui rend à nos vies leur richesse perdue.

Tout en douceur, des airs de girl next door et le charisme si particulier d’une actrice de la Nouvelle Vague, Louise Chevillotte trace son chemin au cinéma comme au théâtre, qui passe par des expériences hors des sentiers battus. Comme pas mal de femmes de sa génération – elle est jeune trentenaire –, elle n’hésite pas à pousser ses propres projets, à ne pas s’enfermer dans l’attente douloureuse qu’on la sollicite. Ainsi, celle qui s’est formée au Conservatoire National à la fois en jeu et en mise en scène vient de réaliser un long métrage documentaire, Si nous habitons un éclair, consacré à sa défunte mère à partir de l’énigmatique vers de René Char qui lui sert de titre ; et, ce qui nous occupe ici, de se mettre en scène autour d’un texte d’une autrice québécoise, Camille Readman Prud’homme. De la poésie, encore : Quand je ne dis rien je pense encore rôde en effet dans les couches supérieures de l’intériorité à partir d’une écriture simple, limpide et touchante, qui offre au spectacle une riche matière.

Louise Chevillotte débarque donc en imper un peu suranné, comme si elle rentrait chez elle. Sortir de chez soi est d’ailleurs le sous-titre décliné en quatre chapitres qui rythment le spectacle. Intérieur nuit, extérieur jour, dans un jeu de clairs-obscurs mis en lumière par Thomas Cany, le texte de Camille Readman Prud’homme arpente cet espace labile et diffus qui nous sépare des autres et de nous-mêmes, cet entre-deux où l’on est ni tout à fait en soi ni tout à fait avec les autres. États qui, si l’on y réfléchit bien, occupent l’essentiel de notre vie, perceptions qui s’évanouissent dans le tohu-bohu de nos journées… Au gré d’une grande ballade impressionniste, flottante, mais très parlante et subtile, Quand je ne dis rien je pense encore traverse des sensations, convoque des images, réfléchit les miroitements de nos flux de consciences, avec un sens du concret qui n’enlève rien à la suggestivité du propos.

Nos rapports aux autres, le monologue ininterrompu des sensations et les idées en sourdine, les envies, les peurs, les hésitations, les parcours qui mènent de la pensée à la parole et les autres qui nous parlent… C’est tout ce qu’il y a de plus fugace, de plus insaisissable, que déploie ainsi l’écriture de Camille Readman Prud’homme et que porte avec grande délicatesse Louise Chevillotte. S’appuyant sur le dialogue avec une musique composée par Léonie Pernet, qui la seconde parfois, lui répond ou lui fait écho, l’actrice évolue sur un plateau à la scénographie tout aussi poétique, parlante et mouvante, où un vieux tapis élimé côtoie des tas de sable et des chaussures en strass. Si, parfois, le rythme de la scène laisse regretter que le texte file trop vite, on sort avec l’envie de se replonger dans ce dernier. Le pouvoir de la littérature de révéler ce qui est, mais demeure inexprimé, de rendre à nos vies toute leur richesse fourmillante et multiforme joue à plein dans ce spectacle abouti, original et touchant.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Quand je ne dis rien je pense encore
Texte Camille Readman Prud’homme
Mise en scène et interprétation Louise Chevillotte
Création musicale Léonie Pernet
Collaboration artistique Lucie Grunstein
Création lumière Thomas Cany
Projection de photographies d’Anton Zatzépine
Stagiaire Lylou Lanier

Production La Rookerie
Coréalisation Les Plateaux Sauvages
Avec le soutien et l’accompagnement technique des Plateaux Sauvages
Avec le soutien de l’Adami Déclencheur
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national

Durée : 1h

Les Plateaux Sauvages, Paris
du 26 septembre au 7 octobre 2025

29 septembre 2025/par Eric Demey
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