« Les conséquences « , premier volet d’une trilogie de Pascal Rambert
Pascal Rambert revient avec une pièce chorale. Au plateau, ils seront 11 comédiens, certains familiers de Rambert, d’autres le deviendront au fil d’une trilogie ambitieuse dont Les conséquences est le premier volet. On suivra cette famille, ce chœur d’exception, jusqu’en 2029. Le temps passera, pour de vrai et pour de faux, alchimie singulière entre le réel et la fiction. Le temps installera donc les spectateurs dans une relation privilégiée de témoins au long cours.
Ni fresque naturaliste, ni dramaturgie psychologique, Les conséquences saisit l’émotion brute, celle qui jaillit autant des silences que des confrontations. Au fil de deux mariages et de deux enterrements, dans les coulisses de la représentation, Les conséquences interroge l’empreinte de nos actes et la façon dont le temps les transforme, les altère ou les dévoile.
« J’écris une trilogie : Les conséquences puis Les émotions et enfin La bonté. Cela jusque vers 2029. Un chapitre tous les deux ans avec les mêmes acteurs. Je retrouve Jacques Weber, Audrey Bonnet, Stanislas Nordey, Anne Brochet, Arthur Nauzyciel, Laurent Sauvage mais viennent avec nous dans cette famille désormais Lena Garrel et les jeunes acteurs qui sortent du TNB ou du TNS pour qui j’ai écrit ces dernières années : Mathilde Viseux, Jisca Kalvanda, Paul Fougère. Enfin, la grande Marilú Marini. J’ai récemment écrit pour le Piccolo Teatro de Milano et les acteurs italiens un triptyque sur trois saisons et j’ai profondément aimé le passage du temps dans le corps des acteurs et dans le regard des spectateurs heureux de les retrouver chaque fois modifiés, augmentés. Si je veux faire une trilogie en France c’est pour travailler cela : le temps. On suit rarement au théâtre les membres d’une famille sur plusieurs générations à la fois dans la fiction et dans le vieillissement des acteurs eux-mêmes. Il y a là quelque chose de fascinant. Imaginer Jacques Weber jouant encore à plus de 80 ans cette figure d’homme puissant et brisé que je lui écris souvent. Il y a quelque chose de fascinant à voir Audrey Bonnet et Stanislas Nordey vieillir dans mes pièces années après années. Il y a quelque chose de fascinant pour les spectateurs qui les suivent fidèlement depuis bientôt vingt ans.
Peut-être parce que moi-même j’ai vieilli avec eux et que ce qui me plaît uniquement désormais, avec le temps qui passe, c’est parler de nos actes et de leurs conséquences. Sans morale. Sans surplomb. Sans jugement. Je suis obsédé par les conséquences de nos actes. Et cela comme je le fais toujours dans mes textes à tous les niveaux : entre les pères et les fils, les mères et les filles, les frères et les soeurs, les grands-parents, les amis de longue date, les nouvelles amitiés, les amours, les nouvelles façons d’aimer, les corps non définis, l’engagement politique, les questions sociales, l’Histoire récente, la nécessité philosophique, le besoin de poésie. La vie sur plusieurs générations, à travers l’enchaînement sans coupures et dans le même espace vide, d’un enterrement, d’un mariage, d’un enterrement et encore d’un mariage.
Une vingtaine d’années sous nos yeux. Avec nos joies et nos peines. Nos espoirs et nos renoncements. La généalogie de nos actes. Les conséquences sur nos vies. Écrasées. Magnifiées. Sans retour. Ou au contraire subitement
ouvertes. Crées grâce à la destruction. Détruites et renaissantes. Ces moments saillants de nos vies qui font mon théâtre, ces moments de crise, de basculement, de bifurcation de nos vies oui, ouverts face à nous comme des grenades prêtes à exploser. Et à exploser d’autant plus que les enterrements et les mariages sont structurellement des endroits pensés pour que la vérité sorte. Par le chagrin ou l’alcool ou le trop grand bonheur. La trilogie est par ailleurs un objet cubique : un même moment de nos vies vu sous trois angles différents. Par l’acidité et la violence avec Les conséquences. Notre responsabilité incontournable face à nos actes. Par le sensible et ce qui ne s’explique pas avec Les émotions. Et enfin par une chose dont personnellement j’ai besoin dans le monde dans lequel je vis et qui me manque trop souvent et qui fait de nous des êtres humains : la capacité à se mettre à la place de l’autre, à partager ce que je ne ressens pas et cela dans le dernier chapitre : La bonté. »
Pascal Rambert
Les conséquences
texte, mise en scène et installation
Pascal Rambert
avec Audrey Bonnet, Anne Brochet, Paul Fougère, Lena Garrel, Jisca Kalvanda, Marilú Marini, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Laurent Sauvage, Mathilde Viseux, Jacques WeberLumière Yves Godin
Costumes Anaïs Romand
Musique Alexandre Meyer
Scénographie Aliénor Durand
Chorégraphie Olga Dukhovnaya
Assistant mise en scène Romain Gillot
Collaboration artistique Pauline Roussille
Régie générale Félix Löhmann
Régie lumière Thierry Morin
Régie son Baptiste Tarlet
Régie plateau Antoine Giraud
Habilleuse Marion Regnier
Répétiteur José Pereira
Direction de production Pauline Roussille
Administration de production Sabine AznarProduction déléguée structure production
Coproduction TNB – Théâtre National de Bretagne (Rennes),Le Cratère
(Alès), Festival d’Automne à Paris, Théâtre de la ville (Paris),
Bonlieu Scène Nationale (Annecy), Théâtre National de Nice-CDN Nice
Côte d’Azur (Nice).Le texte Les conséquences est édité aux Solitaires Intempestifs
Création
du 30 septembre au 10 octobre au TnB – Rennes
relâche les 05 et 06.10du 03 au 15 novembre au Théâtre de la Ville
dans le cadre du Festival d’Automne à Parisdu 2 au 4 décembre
Bonlieu Scène Nationale, Annecydu 17 au 19 décembre
CDN Nice Côte d’Azur, Nice
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