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Au Rwanda, la légèreté et les blessures à vif de « Petit Pays » adapté en théâtre itinérant

À la une, Théâtre
Des habitants assistent à une représentation de Gahugu Gato, une pièce adaptée du roman Petit Pays de Gaël Faye, à Nyamata Photo Vivien Latour AFP
Des habitants assistent à une représentation de Gahugu Gato, une pièce adaptée du roman Petit Pays de Gaël Faye, à Nyamata Photo Vivien Latour AFP

Des habitants assistent à une représentation de Gahugu Gato, une pièce adaptée du roman Petit Pays de Gaël Faye, à Nyamata Photo Vivien Latour AFP

Captivés, des habitants d’une colline du Rwanda ont les yeux rivés sur une petite troupe de comédiens burundais et rwandais interprétant en langue locale une pièce adaptée du roman Petit pays de Gaël Faye, écrit bien loin de là, mais qui raconte en partie leur douloureuse histoire.

« C’était vraiment parfait mais au bout de quelques minutes, j’ai commencé à pleure », confie Claudine, 40 ans, une habitante du village de Nyamata, où s’est produit la troupe composée notamment de comédiens burundais et rwandais, dont des survivants du génocide de 1994.

« Ca m’a rappelé beaucoup des souvenirs du passé », ajoute-t-elle, avant d’interrompre l’interview, bouleversée.

Petit Pays (ici Gahugu Gato, en kinyarwanda) raconte l’histoire de Gabriel, ou Gaby, né d’un père français et d’une mère rwandaise. Sa famille s’est installée au Burundi, où il vit une enfance heureuse avant que n’éclate en 1993 la guerre civile. Le Rwanda voisin, où est rentrée sa mère, s’apprête à bientôt plus sombre dans le chaos.

En 1994, au moins 800 000 personnes, essentiellement des Tutsi et des Hutu modérés, ont été tuées en moins de trois mois par les génocidaires au Rwanda.

Natacha Muziramakenga, une comédienne rwandaise interprétant plusieurs rôles dont celui de la mère de Gaby, insiste sur « l’effort collectif » et « la générosité » qui ont permis à l’équipe de dépasser ses propres traumatismes.

« La grande histoire est quand même assez foudroyante et elle nous rattrape toujours, même derrière nos rôles », dit-elle. « Je suis aussi un produit de l’exil de la même manière que Gaby. Son histoire, c’est mon histoire. »

Comme Gaby également, Gaël Faye a grandi au Burundi, avant que les sursauts de la région ne le contraignent à l’exil en France où il a écrit son livre.

Légèreté de l’enfance

En cette fin d’après-midi, quelques bancs ont été installés dans une petite forêt du village de Nyamata, où s’agrègent petit à petit des habitants curieux, une petite centaine au total, qui ont pour la première fois l’opportunité d’assister à une pièce de théâtre.

Mêlant paroles, musique, chants et danse, la pièce a été conçue pour être jouée à l’extérieur. Les comédiens jouent à même une latérite rouge parsemée de touffes d’herbes, leurs voix réhaussées d’une guitare et d’un inanga, instrument traditionnel rwandais.

Un rappeur rwandais, Kenny Mirasano, et une chanteuse, Kaya Byinshii, se mêlent à la troupe, ainsi que le guitariste Samuel Kamanzi, qui a beaucoup travaillé avec Gaël Faye.

En interaction constante avec le public, cette histoire racontée avec la légèreté des yeux de l’enfance provoque aussi régulièrement des éclats de rires. Mais l’émotion domine.

Au terme de la tournée rwandaise, Frédéric Fisbach, qui avait déjà adapté le roman en France, évoque une « empathie très grande ».

« Puis quand on aborde le moment où dans la pièce le génocide arrive (…) tout d’un coup ça se tend », raconte le co-metteur en scène, avec la Rwandaise Dida Nibagwire.

« Il y a des gens qui sont nés des deux côtés et qui se prennent malgré tout de plein fouet cette histoire« , ajoute-t-il, soulignant que la pièce invite à « entretenir les questionnements. »

En itinérance au Rwanda du 20 au 27 juin, la pièce sera présentée en juillet au festival d’Avignon, en France, où elle sera à nouveau jouée en kinyarwanda, avec une traduction sur écran.

Sarah Gros © Agence France-Presse

28 juin 2025/par AFP
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