Roger Vontobel est un jeune metteur en scène suisse-allemand, connu pour ses relectures très personnelles des grandes pièces du répertoire. Elu metteur en scène de l’année en 2006 par le journal Heute, celui qui est désormais metteur en scène associé au Schauspielhaus de Bochum, arrive en France avec une assez bonne réputation. En le présentant pour la première fois sur une scène française, Stéphane Braunschweig, spécialiste du théâtre allemand qui aime aller dénicher les jeunes talents outre-Rhin (on se souvient qu’il a présenté pour la première fois en France au Théâtre National de Strasbourg, Michael Thalheimer, avec une mise en scène inoubliable de Liliom d’après Molnàr) a souhaité surprendre. On attendait beaucoup, peut-être un peu trop, de la première mise en scène de Roger Vontobel en France. Peut-être aurait-il fallu présenter un spectacle déjà rodé, en allemand, plutôt que lui proposer de créer en français Dans la Jungles des Villes de Brecht ? Car autant le dire tout de suite, il a massacré ce chef-d’œuvre !
L’action de la pièce est transposée de nos jours, à Barbès, soit. George Garga n’est plus bibliothécaire à Chicago, mais travaille dans un magasin de location de vidéo. La première scène, le premier round du combat entre Garga et Shlink, le négociant en bois parvenu, qui croit pouvoir tout acheter avec l’argent est une scène filmée par les caméras de surveillance du magasin. L’effet de surprise n’est pas désagréable. On se dit : pourquoi pas ? Puis l’écran se lève, et l’on découvre une ville, la nuit, multicolore, rythmée par les basses des comédiens jouant des morceaux de rock en direct. Là aussi on attend de voir. Mais très vite on cherche le texte de Brecht. Où est la moiteur de Chicago ? Où sont les tensions entre Shlink le maltais et Garga ? On ne sent pas les vapeurs de l’immigration, de la prostitution, de la corruption, de l’humiliation…tous ces thèmes soulevés par Brecht. La lecture de la pièce devient totalement illisible. Les comédiens sont malheureusement empêtrés et lâchés dans un matériau absolument pas maîtrisé. Ils ne sont pas dirigés, et sont bien seuls dans ce magma indigeste.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Dans la Jungle des Villes
de Bertolt Brecht
traduction de l’allemand Stéphane Braunschweig
adaptation et mise en scène Roger Vontobel
collaboratrice artistique et vidéo Christine Seghezzi
dramaturgie Anita Augustin
scénographie Claudia Rohner
costumes Eva Martin
musique Daniel Murena
maquillages et coiffures Justine Denis
assistante costumes Isabelle Flosi
collaboration lumière Stéphane Hochart
stagiaires à la mise en scène
Miriam Schulte et Raphaëlle Tchamitchian
avec
Clément Bresson, Rodolphe Congé, Cécile Coustillac, Annelise Heimburger, Arthur Igual, Sébastien Pouderoux, Philippe Smith
avec la participation de John Arnold
2 productions La Colline – théâtre national
avec le soutien du Goethe–Institut de Paris
Le texte est publié à L’Arche Éditeur
du 4 mai au 7 juin 2012
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30
Rencontre avec l’équipe artistique
mardi 29 mai à l’issue de la représentation
Spectateurs aveugles ou malvoyants
Les représentations ci-dessous sont proposées en audio-description,
diffusée en direct par un casque à haute fréquence:
dimanche 20 mai à 15h30 et mardi 29 mai à 19h30
Spectateurs sourds ou malentendants
Les représentations ci-dessous sont surtitrées en français :
jeudi 24 mai à 20h30 et mardi 5 juin à 19h30
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