L’Odéon-Théâtre de l’Europe lance une campagne de financement participatif pour sauvegarder son patrimoine historique
Jusqu’au 9 février 2025, l’Odéon-Théâtre de l’Europe lance une grande campagne de financement participatif intitulée « Redorer l’Odéon » afin de sauvegarder son patrimoine historique, et espère récolter 30 000 euros.
L’Odéon-Théâtre de l’Europe, bâtiment emblématique du XVIIIe siècle (1782), est classé monument historique depuis 1947 et possède une station de métro à son nom. Pour conserver sa splendeur, un tel monument nécessite régulièrement des travaux de restauration. En 2002, le théâtre a fermé ses portes au public pendant quatre ans pour désamiantage, modernisation des installations techniques (plateau, cage de scène, dessous) et climatisation. En raison de l’ampleur des travaux et de leur coût, certains éléments symboliques et constitutifs du décor du théâtre n’ont pas pu être rénovés à cette occasion.
À quoi servira la collecte ?
Les dons serviront à financer les travaux de restauration de trois éléments emblématiques du théâtre :
Les statues du Grand Foyer
Le Grand Foyer, espace incontournable du Théâtre de l’Odéon avec ses colonnes et son sol en mosaïques situé au 1er étage, abrite quatre statues représentant des allégories et grandes figures du théâtre depuis la direction de Paul Porel (1884-1892) :
La Comédie, par Henri Allouard
Cette statue en marbre de 1889 est l’une des oeuvres majeures de l’artiste et contribuera à sa renommée. Allouard eut une carrière féconde mais laborieuse, lui qui fut jusqu’à l’âge de 28 ans, libraire pour plaire à son père. Il exécuta pourtant d’importantes commandes d’Etat et devint membre de la Société des Artistes Français.
La Tragédie d’après Rachel, par Auguste Clésinger
Cette statue en marbre de 1851, initialement destinée à la Comédie Française, s’installe dans le Grand Foyer du Théâtre de l’Odéon en 1884. Réalisée par Auguste Clésinger, son accueil sera à la fois élogieux et critique, comme en témoignent les écrits des frères Goncourt. L’auteur, ayant montré très jeune des dons exceptionnels, est considéré par Alexandre Dumas comme le grand sculpteur de son temps.
Jean Racine, par Laurent-Honoré Marqueste
Cette statue en marbre a été commandée par l’Etat en 1891. Œuvre de l’élève d’Alexandre Falguière, Marqueste, qui avait obtenu le Premier Prix de Rome en 1871, elle aurait pu ne jamais voir le jour. En effet, la maquette de cette statue ainsi que celle de Pierre Corneille seront critiquées dans une lettre manuscrite de Henry Havard à Monsieur le Ministre de l’Instruction et des Beaux-Arts.
Pierre Corneille, par Louis Albert-Lefeuvre
Cette statue en marbre est également une commande de l’Etat. Louis Albert-Lefeuvre était lui aussi un élève d’Alexandre Falguière. Il exposa aux salons de 1875 à 1908.
Ces statues que tous les spectateurs et visiteurs du théâtre peuvent croiser dans le Grand Foyer n’ont jamais été restaurées : la dégradation de leur état est désormais bien visible et l’Odéon souhaite leur rendre leur éclat d’antan, avec votre aide !
En faisant un don à la campagne Redorer l’Odéon, vous participerez à financer la restauration de ces quatre statues qui veillent sur le théâtre. Vous contribuerez notamment à rendre son doigt perdu à la Comédie, sa prestance à la Tragédie et à redorer les lettres (des socles) de Corneille et Racine.
Le Salon Roger Blin
Le Salon Roger Blin est un autre espace emblématique du Théâtre de l’Odéon. Situé au premier étage, il était à l’origine un petit foyer ouvert sur le grand Foyer du théâtre. Il a été créé à la fin du XIXe siècle et transformé en 1967 par Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud en un laboratoire de théâtre : le Petit Odéon. Repeint en noir et après installation d’un gradin, ce lieu insolite accueillait une programmation à part entière et notamment des créations de Nathalie Sarraute, Carol Bernstein, Sam Shepard, François Billetdoux, et bien d’autres. Depuis cette époque, le Petit Odéon, rebaptisé Salon Roger Blin en 1984, a connu de multiples transformations. En 2002, lors de la dernière campagne de travaux, il a été décidé de redonner à ce petit foyer son aspect originel et d’en faire un espace dédié aux lectures et rencontres proposées dans la programmation de l’Odéon.
On peut y admirer notamment :
♦ Quatre peintures représentant des personnages incontournables du répertoire théâtral : Phèdre, Rodrigue, Célimène et Alceste
♦ Deux portraits en médaillons, l’un de Racine et l’autre de Corneille
♦ Une fresque au plafond, représentant un ciel occupé par des personnages de théâtre
En participant à la campagne Redorer l’Odéon, vous permettez au Salon et à ces grandes figures de retrouver leur splendeur.
Le nom du théâtre sur le fronton
Quoi de plus emblématique que le nom du théâtre en lettres d’or sur son fronton ? Si l’Odéon a changé de nombreuses fois de nom au cours de son hitoire, ses lettres, elles, sont toujours restées d’or ! Elles mettent aujourd’hui en avant la dimension internationale de l’Odéon-Théâtre de l’Europe qui a gagné ce titre en 1983 et sont visibles depuis la place, sa terrasse et les rues adjacentes. Le Théâtre de l’Odéon est d’ailleurs le plus ancien théâtre monument de Paris : cela se remarque par l’aspect caractéristique de sa place en étoile.
En lien avec la campagne, l’Odéon vous propose d’accéder gratuitement à une présentation dans le Salon Roger Blin retraçant l’histoire du monument et de son patrimoine. Du 4 novembre 2024 au 9 février 2025. Accès gratuit, durant les heures d’ouverture au public du théâtre. Susceptible de fermeture selon les activités du théâtre.
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