RAPTUS : Impulsion violente et soudaine susceptible de pousser quelqu’un à un acte violent; désir soudain et impérieux d’accomplir un acte ; violente crise comportementale accompagnée d’une perte de contrôle de soi.
« La plus grande tragédie contemporaine, c’est la disparition progressive des affects » disait l’auteur britannique J.G. Ballard. Ne pas voir, faire « semblant » de voir, voir sans agir : l’image médiatique est au coeur du processus d’apprentissage de l’indifférence et de la raréfaction de l’empathie, tout en laissant croire qu’elle ouvre de nouvelles pratiques compassionnelles. Il y a aujourd’hui une très forte corrélation entre la perte d’empathie à laquelle l’économie néo-libérale nous astreint de plus en plus, et le désir de s’extraire du « circuit », de se retirer du monde, par n’importe quel moyen… drogue, alcool, somatisation.
L’espace que je désire explorer est celui de cette somatisation. Quelles sont les réponses de l’être humain au trauma ? Comment réagit-il ? Par quels dysfonctionnements physiques ? En essayant de s’adapter aux règles, aux lois, aux moeurs ambiantes, l’individu se morcèle et cela engendre parfois la confusion mentale. Si le raptus semble alors surgir sans raison apparente c’est peut-être pour sortir de cet enfermement, de ce conditionnement lié à ce que Kafka appelle « la culture moyenne d’un européen ».
Le raptus, serait alors une manière de tenter d’échapper au « sans issue », au sentiment d’impasse, une manière détournée de tenter l’impossible : retomber sur ses pieds ! De même que la violence dont parle Jean Genet, c’est une réponse à la brutalité d’un système. Ce dont témoignent les personnes qui sortent de ce « temps commun » inhumain, au risque de la marginalisation, c’est de la multiplicité des figures qui les traversent. Je m’attarde sur ces identités multiples et les inévitables dédoublements et mimétismes qu’elles engendrent, les déchirements et les logiques schizophréniques de ces « naufragés » (Patrick Declerck). François Verret, le 3 février 2011
Raptus
François Verret, mise en scène
Natacha Kouznetsova, Marta Izquierdo Munoz, Chiharu Mamiya, artistes au plateau
Vincent Gadras, scénographie
Manu Pasdelou, images, lumière (en alternance avec Claire Roygnan)
Laure Mahéo, costumes
Audrey Castelain, régie plateau
Jean Marc Ogier, images animation
Anne Leray, masques, mannequins
Carine Simon, graphisme
La compagnie FV est subventionnée par la DRAC et la Région Ile-de-France.
François Verret est artiste associé au Théâtre National de Bretagne à Rennes
Coproduction (en cours):la compagnie FV – Parc de la Villette (résidences d’artistes) – Le Phénix, Valenciennes – Le Merlan, Marseille. Avec le soutien de la Région Ile-de-France
20 au 31 mars 2012, Parc de la Villette (parties 1 et 2)
mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20h30, le jeudi à 19h30
3 avril 2012: Théâtre d’Arles
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