Il laisse volontairement indéterminée toute référence à un champ artistique car il ambitionne de faire se croiser des langages et des formes, de créer les conditions du dialogue entre les propositions artistiques, de faire une place { l’insaisissable pour que chaque spectateur déploie son propre imaginaire, se raconte une histoire, singulièrement.
La quatrième édition du festival se propose de mettre nos sens en éveil et de nous faire vivre des expériences entre réel et fiction, dans un espace flottant et incertain où le connu se change en dépaysement.
En reconfigurant les espaces et le temps de la représentation, en brouillant les codes, le festival poursuit l’utopie d’une expérience qui nous bouleverse dans notre rapport au réel et qui repousse les limites de nos perceptions. L’espace entre réalité et fiction est un point de contact qui se situe { l’endroit de celui qui regarde, qui écoute, qui contemple : le spectateur qui compose avec ces notions de réalité et de fiction pour produire une vérité, sa vérité, en convoquant les canaux de la perception.
C’est cette expérience perceptive du spectateur qui sera questionnée par les œuvres des artistes invités pendant les quatre jours du festival.
Le festival se déroulera du 28 au 31 mars 2012
La Passerelle, qui reste l’épicentre, et aussi dans des lieux de l’espace public, comme le Musée de Saint-Brieuc et l’ex-Monoprix, transformé pour l’occasion en espace d’exposition.
BINE
Vincent Dupont
mercredi 28 et jeudi 29 mars/ 20h/ Forum
Le chorégraphe atypique Vincent Dupont n’en finit pas d’explorer le son { travers la gestuelle. Avec Bine – installation/performance chargée de la poésie de Charles Pennequin – il éprouve le corps figé par le formatage de l’image télévisuelle : « Notre espace d’expérimentation se réduit un peu plus chaque jour. Dans un mouvement de réaction face au formatage, et notamment celui du corps à l’image, je désire questionner sa représentation la plus permanente, l’image télévisuelle. » Vincent Dupont
Conception : Vincent Dupont / Danse : Charlène Sorin/ Poésie : Charles Pennequin/ Son : Maxime Fabre/ Lumières : Yves Godin/ Conception décor et costumes : Vincent Dupont/Collaboration artistique : Myriam Lebreton.
LE MODELE (création)
Eléonore Didier
mercredi 28 mars/ 21h/Théâtre Louis Guilloux
Le modèle propose un point de vue sur nos constructions culturelles du corps et tente de remettre en question les dualismes nature/culture et corps/esprit. La pièce révèle comment le soignant dessine sur le corps du patient les contours d’une anatomie sociale et culturelle. Si Le modèle trouve les moyens de célébrer une forme de beauté, c’est pour sa capacité { faire entrer le public dans un espace-temps d’une extrême richesse d’idées, de sensations et d’émotions.
Conception et chorégraphie Eléonore Didier/ Interprétation Pauline Le Marchand, Delphine Gildé, Vincent Thomasset, Lyane Silvestre/ Scénographie Camille Muret/ Vidéo Hadrien Touret/ Costumes Corinne Petitpierre.
Eléonore Didier est chorégraphe associée à La Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc.
ECRAN SOMNAMBULE
Latifa Laâbissi
jeudi 29/ 21h / Petit Théâtre
Reprenant La Danse de la Sorcière de Mary Wigman, performée en 1926, Latifa Laâbissi dilate, étire et ralentit cette pièce d’une durée initiale d’1mn40 jusqu’{ la métamorphoser en une sorte de rituel somnambulesque. Dans cette réinterprétation de l’oeuvre, le ralenti trouble l’imaginaire des différentes matières chorégraphiques. La danse, décollée de son support initial, donne à voir un corps ployé en arrière, bras tendus, nuque renversée, visage tourné vers le ciel, comme sous l’emprise d’une puissance invisible.
Conception et interprétation : Latifa Laâbissi/ scénographie et costumes : Nadia Lauro/ création son : Olivier Renouf/ lumières : Yannick Fouassier
FORECASTING
Barbara Matijevic et Giuseppe Chico
jeudi 29 / 22h / La Bobine
Forecasting clôture la trilogie intitulée malicieusement Théorie d’une performance { venir ou le seul moyen d’éviter le massacre serait-il d’en devenir les auteurs ?
Après avoir exploré les mécanismes d’appropriation du passé dans I AM 1984 et dans Tracks, les deux volets précédents, Forecasting prend comme point de départ le futur. Au moyen de méthodes de prédiction, comme celles élaborées dans les sciences exactes, la philosophie et la sociologie, Barbara et Giuseppe souhaitent libérer notre image de l’avenir, avec cette performance étincelante et riche en fantaisie.
Auteurs et interprètes : Giuseppe Chico et Barbara Matijevic / Assistante dramaturgique: Sasa Bozic.
Production : 1er Stratagème et De facto / Co-production : Kaaitheatre (Bruxelles); UOVO (Milan). Avec le soutien de : la DRAC Ile de France dans le cadre du dispositif de l’aide au projet, le Ministère de la culture de Croatie, la Ville de Zagreb, l’Institut français de Zagreb, PACT Zollverein Essen (accueil en résidence)
LA PART DU RITE
Latifa Laâbissi
vendredi 30 mars/ 20h/ Chapelle Lamennais
Dans La part du rite, deux actions performatives très hétérogènes s’établissent simultanément pour donner naissance à une « conférence-rituel ». Isabelle Launay, historienne de la danse, déplie une pensée qui nous engage sur un débat, une dispute autour de la place de l’art, son action symbolique, politique, critique. Coexistant à cette performance discursive, une autre partition se déroule, impliquée dans une pratique tout autre, réalisée par Latifa Laâbissi qui dispense un massage à la conférencière. Théorie et pratique se mêlent, se choquent, forment un discours altéré, troué, construisant un récit disparate et poétique.
Conception : Latifa Laâbissi/ interprétation : Latifa Laâbissi et Isabelle Launay/ scénographie : Nadia Lauro.
LE VRAI SPECTACLE
Joris Lacoste
vendredi 30 mars/ 21h30 / Théâtre Louis Guilloux
« Qui, au théâtre, a pour habitude de sommeiller confortablement sur son siège sera le
spectateur privilégié de ma nouvelle pièce… » C’est peu ou prou la manière dont Joris Lacoste présente Le vrai spectacle, ambitieux projet de rêverie collective et tentative de réhabilitation de l’hypnose au théâtre. Il propose d’approcher l’hypnose en tant qu’art : quels procédés de langage favorisent l’endormissement ? Comment activer poétiquement l’imagination ? Dans quelle mesure l’état d’hypnose est-il le lieu d’une expérience esthétique ? Un rêve peut-il être une oeuvre ?
Un spectacle qui déplace la scène dans le cerveau des spectateurs. Une expérience quasi
hallucinogène du langage, fidèle aux obsessions dramaturgiques de Joris Lacoste : montrer, en live, la fabrique des fictions et la puissance indomptable de l’imaginaire.
Texte et mise en scène : Joris Lacoste/ Dramaturgie : Rodolphe Congé et Joris Lacoste/ Performance : Rodolphe Congé/ Musique : Pierre-Yves Macé/ Lumières : Caty Olive/ Scénographie : Nicolas Couturier/ Dispositif sonore : Kerwin Rolland/ Assistant à la mise en scène : Hugo Layan
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