Le monde de l’opéra est sous le choc. La jeune soprano belge Jodie Devos, vient de mourir d’un cancer fulgurant à l’âge de 35 ans. En l’espace de quelques années, elle avait réussi à enflammer toutes les grandes scènes lyriques dans le monde.
Jodie Devos était curieuse, gourmande, rayonnante. Une chanteuse dont l’ambition était de faire découvrir l’opéra au plus grand monde, à la manière d’un Freddie Mercury dont elle adorait le génie.
Le Concours Reine Elisabeth a été un tremplin décisif dans sa carrière. En 2014, elle ne remporte que le 2e prix, mais elle séduit le public par la puissance de sa voix. Et aussi par sa détermination. Elle est victime d’un malaise vagal lors de sa prestation, elle s’évanouit et revient sur scène trois jours plus tard pour interpréter « Glitter and be Gay » de Bernstein.
Jodie Devos intègre alors l’Académie de l’Opéra Comique à Paris. Elle est distribuée dans La Chauve-souris en 2014 pour la réouverture du théâtre, une opérette qui déménage sous la baguette de Marc Minkowski, et dans laquelle elle a tenu le rôle d’Ida, puis celui d’Adèle pour un soir en remplacement de Sabine Devieilhe. En 2017, c’est Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns. Puis La Nonne sanglante de Charles Gounod, dans la mise en scène de David Bobée. Elle s’y illustre par son jeu malicieux et sa belle tessiture soprano au côté de Michael Spyres. Elle triomphe à l’Opéra Bastille dans la version « breakdance » des Indes Galantes, scène où elle se produit également dans La reine de la nuit de La Flûte enchantée de Mozart et dans la célèbre poupée des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, un compositeur qu’elle affectionnait, dont elle a aussi défendu Fantasio et consacré l’enregistrement d’un CD sorti chez Alpha Classics. Lors des fêtes de fin d’année en 2022, elle irradie au Théâtre des Champs-Elysées, dans La vie parisienne.
Elle aurait dû dans quelques jours, fouler une nouvelle fois cette scène, pour chanter le rôle d’Aminta dans L’Olimpiade de Vivaldi. Malade, Jodie Devos avait été remplacée dans la distribution.
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