Le chorégraphe met en scène quatre interprètes qui se racontent, en gestes et en paroles. Ils se livrent sur leur relation à leurs corps et aux corps, arborant une danse émancipatrice et festive.
Qu’est-ce que notre corps dit de nous ? Voilà la question qui occupe Tendre Carcasse, orchestré par Arthur Perole. Le chorégraphe explore, pièce après pièce, la construction de l’identité, des rapports entre individu et collectif, dans des ambiances souvent festives, à l’instar de celle de Nos corps vivants (2021), solo sur un beat électro soutenu. Paroles et gestes s’imbriquent dans ce quatuor touchant, à coups de récits intimes et de gestes saccadés, pour déployer un portrait aussi collectif qu’émancipateur.
« Coucou, Agathe, 25 ans, bientôt 26 », commence Agathe Saurel. Le début de Tendre Carcasse ressemble un peu à une vidéo de casting ou à une « bio » de site de rencontres. À l’avant-scène, les quatre interprètes esquissent des petits mouvements, s’imitent les uns les autres, en bougeant les lèvres, adoptant des mimiques, reproduisant des mouvements de main. Si les confessions s’annoncent au départ assez banales, elles deviennent de plus en plus intimes, émouvantes ou gênantes, de la gêne de se dénuder à la plage à une séance secrète de bisous sur les genoux. En partageant cette multitude de détails, a priori anodins, chacun et chacune dresse un aperçu de sa relation avec son corps.
Mais ces portraits n’apparaissent jamais comme individuels, puisque, par la danse, les interprètes sont liés par un même rythme, une même tension. Ensemble, ils miment le transport d’un gros objet en avançant, laissent transparaître des gestes du quotidien, troublés par des saccades ; puis, progressivement, ils enlèvent leurs tenues de ville (cousues avec du velcro) pour révéler des costumes lamés ou à paillettes. Au fil de ce strip-tease, la danse devient festive, accompagnée par la musique électro de Benoit Martin et des flashs lumineux de plus en plus intenses. Les quatre acolytes s’abandonnent dans un élan joyeux, dévoilant des mouvements personnels sans recherche virtuose, échappant à l’esthétisation des corps festifs qui priment souvent dans les représentations. Tendre Carcasse se déploie alors comme un manifeste d’être en commun, de bienveillance et d’auto-détermination. Et si les corps ne parlent pas beaucoup au départ pour laisser une large place à la parole, ils finissent par crier à pleins poumons.
Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr
Tendre Carcasse
Conception et mise en scène Arthur Perole
Chorégraphie en collaboration avec les interprètes Arthur Bateau, Matthis Laine Silas, Elisabeth Merle, Agathe Saurel
Collaborateur artistique Alexandre Da Silva
Création lumières Anthony Merlaud
Création musicale et régie son Benoit Martin
Création costumes Camille Penager
Régie générale, lumières Nicolas GallandProduction Compagnie F
Coproduction Ballet Preljocaj / CCN d’Aix-en-Provence ; Carreau du Temple, Etablissement culturel et sportif de la Ville de Paris ; Le Gymnase – CDCN Roubaix ; 3BisF – Centre d’art contemporain à Aix-en-Provence ; La Commanderie – Saint-Quentin-en-Yvelines
Avec le mécénat du groupe de la Caisse des dépôts
Avec le soutien de KLAP Maison pour la danse
Mise à disposition de studio au CN D Centre national de la danseLa compagnie est soutenue par la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le département des Bouches-du-Rhône, et la Ville de Marseille.
Arthur Perole est artiste associé à l’Université Sorbonne Nouvelle.
Durée : 50 minutes
Vu en mars 2025 à Chaillot – Théâtre national de la danse, Paris
Le Gymnase – CDCN Roubaix, dans le cadre du festival Le Grand Bain
du 10 au 15 marsPoints Communs, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise
les 14 et 15 maiFestival la Maison danse, Uzès
5 juin
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