Le 8 décembre 2023, Stéphane Braunschweig, directeur du Théâtre national de l’Odéon depuis 2016, annonçait ne pas briguer un troisième et dernier mandat à la tête de cet établissement. L’ancienne ministre de la culture, Rima Abdul Malak lui a demandé d’assurer l’intérim jusqu’à la nomination de la nouvelle direction. Le Synptac-CGT, le SN2A-FO et le SNAPAC-CFDT en appellent dans un communiqué, aux côtés des salarié·e·s du Théâtre national de l’Odéon, au Président de la République, pour qu’il prenne la mesure de la situation.
Depuis plus d’un mois, les salarié·e·s sont plongé·e·s dans la plus grande incertitude : qui pour succéder à Stéphane Braunschweig à la tête d’une structure au déficit de près de 2 millions d’euros ? Qui pour diriger un établissement dont le futur ex-directeur a annoncé qu’il n’aura pas les ressources nécessaires pour financer des créations, raison d’être de ce lieu, lors de la saison 2024/2025 ? Qui pour accepter de s’engager pour un lieu qui fait face à une crise économique majeure ?
En date du 1er décembre 2023, les salarié·e·s ont adressé un courrier à Madame Abdul Malak, l’alertant sur la situation financière à laquelle l’Odéon est confronté. Ce courrier a fait l’objet d’une réponse le 8 janvier 2024 de Christopher Miles, directeur général de la création artistique, qui explique que toutes les options doivent être mises sur la table, options qui ne font pas de la revalorisation de la subvention pour charge de service public une priorité.
Mais si le ministère de la Culture ne revoit pas à la hausse la dotation du Théâtre national de l’Odéon, dont il assume la tutelle directe, qu’en sera-t-il des autres structures dédiées à la création et à la diffusion artistiques en France ? Sans un refinancement majeur du service public de la culture, nous savons que les « marges artistiques » seront conduites irrémédiablement à se réduire comme peau de chagrin, et que ce que vit l’Odéon aujourd’hui, est vécu par d’autres structures labellisées, dans des proportions certes moins importantes, mais tout aussi périlleuses pour la vocation de ces établissements.
Derrière des « marges artistiques » réduites drastiquement, ce sont des emplois (tant permanents qu’intermittents) qui sont menacés, des salaires qui ne sont que peu voire pas réévalués, et tout un écosystème du spectacle vivant qui est mis en danger, avec in fine, un risque majeur que la création artistique (et la diversité culturelle qui en découle) se retrouve appauvrie.
Le Synptac-CGT, le SN2A-FO et le SNAPAC-CFDT en appellent donc dorénavant, aux côtés des salarié·e·s du Théâtre national de l’Odéon, au Président de la République, pour qu’il prenne la mesure de la situation, et trouve, aux côtés du ministère de la Culture, les solutions qui permettent à cette institution de renouer avec un avenir apaisé, au service de la création artistique.
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