Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel sont depuis le 2 janvier à la tête du Théâtre du Rond-Point. Le duo dévoile son projet – davantage estampillé « théâtre public » – avec moins de têtes d’affiche que sous l’ère Jean-Michel Ribes, et livre les premiers noms de leur programmation future.
Comment définissez-vous la ligne artistique du théâtre du Rond-Point ?
L.d.M : Elle sera contemporaine et pluridisciplinaire.
C’était déjà le cas sous Jean-Michel Ribes, l’ancien directeur.
L.d.M : La nôtre sera bien différente. Il y aura moins de stars, moins de gens « vus à la télé », et plus de jeunes artistes. La contemporanéité aura lieu à tous les étages de la création : chez les auteurs, chez les metteurs en scène et chez les comédiens. Il y aura de la danse, parce que nous trouvons, qu’à l’instar du nouveau cirque il y a une dizaine d’années, il se passe des choses formidables en danse : la scène est en pleine effervescence. Il y aura aussi du jeune public, parce que la demande est forte et qu’un théâtre avec des enfants, c’est vraiment chouette.
S.R : Nous ferons également des liens entre les disciplines : si un chanteur que nous apprécions joue dans une pièce programmée, il aura la possibilité de donner un concert. Ce sera le cas avec Bertrand Belin qui joue dans En Travers de sa gorge de Marc Lainé, que nous avons retenu. Et nous arrêterons l’alternance aussi ; privilégiant un spectacle dans une salle par soir.
La programmation de la première année est bouclée ?
L.d.M : Pas tout à fait, nous laissons des plages libres, en cas de surprises, de coups de cœur de dernière minute. Mais nous avons déjà retenu, dans la grande salle, Miet Warlop avec One Song, Emma Dante avec Misericordia, Marc Lainé avec En travers de sa gorge, Jean-François Sivadier avec Sentinelles, et aussi Fouad Boussouf, Kery James, 26 000 Couverts… Et dans la petite, il y aura Suzanne de Baecque, Raphaëlle Rousseau, Frédéric Ferrer, Thomas Quillardet, David Geselson…
La ligne tirera donc davantage vers le théâtre public que sous Jean-Michel Ribes.
S.R : Absolument, c’est notre ADN.
Que représentent les subventions dans la part du budget du Rond-Point aujourd’hui ?
L.d.M : 60, 70 %, à peu près. Le Rond-Point a un financement compliqué. Nous devons produire des coréalisations, avec des théâtres partenaires. Nous voulons prendre de vrais risques dans la petite salle et de moins grands risques dans la grande salle.
Quid de la déco, du graphisme, et de l’ambiance : vous faites table rase ?
L.d.M : Aussi. Nous souhaitons que le lieu soit plus festif, qu’après les spectacles le public puisse se retrouver, et parfois, rester tard. Le bar et le restaurant seront changés ; et celles et ceux qui veulent rester trois heures devant un café pour bouquiner pourront le faire.
S.R : Et en même temps, la déco sera plus sobre. Nous avons fait appel à un architecte qui va tout revoir. Le graphisme, orienté actuellement sur le dessin, sera davantage accès sur la photo. Et la librairie, à l’entrée, évoluera, avec des expos, des rencontres, des dédicaces… Ce sera comme une troisième petite salle.
L.d.M : Cette mission est un très beau défi et nous sommes ravis de le relever.
Propos recueillis par Igor Hansen-Løve – Sceneweb.fr
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