Julie Le Breton est une comédienne québécoise que l’on a pu déjà voir en France aux Francophonies en Limousin en 2013 dans La fureur de ce que je pense d’après Nelly Arcan. Elle sera cette semaine sur la scène du Théâtre de la Colline dans Les dix commandements de Dorothy Dix de Stéphanie Jasmin, une mise en scène de Denis Marleau. Voici son interview Soir de Première.
Avez-vous le trac lors des soirs de première ?
Oui quand même, mais habituellement un bon trac, qui propulse, qui stimule. Par contre, juste avant d’entrer en scène le trac me rend somnolente, me donne envie de fuir dans le sommeil.
Comment passez vous votre journée avant un soir de première ?
J’établis une routine la journée de la première qui me suivra tout au long des représentations. Je me crée un sentiment de normalité en respectant mes besoins primaires! Je dors, je mange, je marche, je respire, je relis mes notes.
Avez-vous des habitudes avant d’entrer en scène ? Des superstitions ?
Le rituel me donne l’impression de maîtriser mon vertige. Je suis un horaire plutôt stricte qui se détendra au fil des représentations. Étirements, réchauffement vocal, italiennes, musique, vitamine C.
Première fois où je me suis dit « je veux faire ce métier ? »
4ème année primaire (J’ai environ 10 ans je crois) Un instituteur formidable monte un récital de poésie, je me retrouve sur scène pour la première fois et c’est le coup de foudre.
Premier bide ?
Au théâtre j’ai été relativement épargnée. Mais au cinéma j’ai plus d’un bide à mon actif !
Première ovation ?
Au Québec le public se lève presqu’à tout coup. Ça évacue en fait le privilège magique d’une vraie ovation bien sentie et méritée.
Premier fou rire ?
C’est terrible de s’abandonner au fou rire sur scène! Ça ne m’est arrivé qu’une fois et je me suis sentie avilie et amateure. Résister, retenir le fou rire, le fuir, ça c’est fort comme vertige. Rire avant, rire après mais idéalement pas pendant.
Premières larmes en tant que spectatrice ?
La Face cachée de la lune de Robert Lepage. J’ai ressentie une émotion fulgurante devant la mécanique à la fois simple et si complexe de son théâtre. J’avais l’impression d’assister à la pérennité de l’acte théâtral.
Première mise à nue ?
Au sens propre? Mon premier contrat professionnel. Les Oranges sont vertes de Claude Gauvreau. Nous étions huit jeunes acteurs qui arrivions nus à la fin du spectacle en mitraillant le public avec des balles à blanc pendant 1 minute. Tout en délicatesse!
Première fois sur scène avec une idole ?
Ce même spectacle, Les Oranges sont vertes. Avec la sublime Andrée Lachapelle, une grande dame du théâtre québécois.
Première interview ?
Ceci est ma première interview française, merci !
Premier coup de cœur ?
En 1994, lors de ma première année d’études en interprétation, alors que je me sentais perdre le plaisir du jeu au détriment de la technique, je suis allée voir Cabaret Neiges Noires de Dominique Champagne. Un théâtre punk, irrévérencieux, éclaté qui m’a rappelé le pouvoir transformateur et libérateur du théâtre.
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