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Georges, le clown d’Edith Proust est de retour

À la une, A voir, Les critiques, Paris, Théâtre

@Jessica Pinhomme

Georges est un clown de théâtre qui cache la comédienne Edith Proust et invente son propre rapport au plateau, à la narration, au public. Georges est un clown au féminin, ce qui n’est pas si fréquent. Il vient de donner naissance à son deuxième spectacle qui se joue actuellement au Théâtre 13. Une proposition artistique singulière où la matière est reine.

Edith Proust est une comédienne fabuleuse. Qui l’a vue chez Joséphine Serre ( Data Mossoul ), Jessica Dalle ( Walpurg Tragédie ) ou encore Elsa Granat (dans Le Massacre du Printemps ou plus récemment King Lear Syndrome ou les mal élevés ), metteuses en scène de tempérament, se souvient de son énergie fracassante, de son visage changeant, de sa présence dansante. Edith Proust, on dirait qu’elle a des feux follets sous les pieds. C’est une pochette surprise à elle toute seule sauf qu’avec elle, on est toujours sûr de tirer le gros lot. Zéro déception possible. Et le plus fascinant dans son parcours, c’est qu’elle pourrait se contenter d’être une comédienne virevoltante, sautant d’un rôle à un autre avec grâce et entrain. Mais non. Edith Proust ne s’arrête pas là, derrière la comédienne tout terrain, il y a un clown. Un clown au féminin, dans la lignée d’une Catherine Germain, icône du genre. Un clown métaphysique, connecté au monde qui l’entoure, qui s’interroge sur l’existence et nous entraîne dans ses réflexions à haute voix.

Après un premier spectacle qui inaugurait la naissance de Georges (Le Projet Georges), sa parlure caractérisée, son caractère trempé et ses questionnements cosmiques, voici Romance & Jouissance G., le petit deuxième, conçu en co-écriture entre Edith Proust au plateau et Laure Grisinger à la dramaturgie. Un binôme fertile qui avance main dans la main pour donner à Georges la possibilité de faire du chemin.

Dans ce nouvel opus, Georges n’est plus seul avec son arbre, il est seul à plusieurs. Car il s’inscrit dans une lignée, celle de Noé, et nous présente sa famille fantasmée. Celle qu’il fait apparaître au pinceau, à coup de grands traits noirs sur papier kraft, celle qu’il nous dévoile dans son grand livre peuplé de portraits. Des visages pittoresques, des chutes de reins à n’en plus finir, Georges nous entraîne en territoire artistique, démiurge naïf qui retrouve dans son rapport au monde la créativité spontanée de l’enfance. Comme l’enfant d’ailleurs, il passe son temps à passer d’une chose à l’autre, d’un état à un autre, ne finit pas ses phrases, trébuche sur des associations d’idées énigmatiques. Bref, sa pensée fait des virages à 180°. Il nous balade sans complexe, un brin espiègle mais jamais cabotin, s’adresse à nous directement, nous implique, nous invite dans un mouvement de partage qui donne au clown toute sa propension à être ensemble au présent. Georges est certes un clown mais Georges semble être une femme, qui aime séduire, consciente de ses charmes et du trouble qu’elle génère. Elle a de l’amour à revendre, pour les autres, pour son arche, pour sa coque, pour ses fleurs, pour sa famille imaginaire. Elle est drôle bien sûr mais aussi tellement attachante derrière son maquillage blanc, ses grands yeux curieux et sa bouche toute noire, comme si elle avait avalé un encrier.

Avec ce deuxième spectacle, Laure Grisinger et Edith Proust vont encore plus loin dans la théâtralité de Georges. A partir d’une scénographie plus élaborée que sur le précédent solo, elles explorent tous les ressorts scéniques de la matière, son impact sur les corps et les mots. S’inspirant de l’Art Brut, elles explorent la création dans son surgissement le plus instinctif, sa nécessité identitaire et le plaisir immédiat procuré par le fait de faire. L’être naît des histoires que l’on se raconte et que l’on projette, il advient de la force de persuasion intime. Georges s’auto-crée sous nos yeux, il se romance et jouit de sa propre fiction. Le voir advenir est merveilleux.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

“Romance & Jouissance” G.
Écriture et interprétation : Edith Proust – Écriture et dramaturgie : Laure Grisinger
Création sonore : Matthieu Fuentes
Création lumière : Diane Guérin,
Costumes : Irène Bernaud et Julie Guehria
Scénographie et construction : Elsa Noyons et Mahmoud Halabi
Accessoires : Zoé Bouchicot
Production et développement : Agathe Perrault & Sarah Baranes
Administration : Stéphanie Piolti

Durée 1h15

Du 11 au 17 mars
Au Théâtre 13 Glacière
103 A, boulevard Auguste-Blanqui
75013 Paris

14 mars 2022/par Marie Plantin
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