Premier « festival » de saison, les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint-Denis qui se déroulent du 19 mai au 20 juin 2021 proposent 8 créations, 7 lieux et 33 représentations. Voici cinq espoirs à suivre.
Matthieu Barbin
Aperçu comme interprète chez Boris Charmatz ou avec la paire Liz Santoro et Pierre Godard, Mattieu Barbin créa en 2018 un premier solo Totemic studies. Les Cent mille derniers quarts d’heure (d’ores et déjà le plus beau titre de l’année !) attendu ce printemps questionne les effets d’une vie de labeur sur les corps. « Un solo où la performance devient moteur pour soulever les ressorts d’un système et de ses paradoxes ». Intense comme l’est la présence de Matthieu Barbin en scène.
(19 et 20 mai Nouveau Théâtre de Montreuil)
Chiara Bersani
Dans Your Girl, duo signé Alessandro Sciarroni, Chiara Bersani, face à Matteo Ramponi, était inoubliable. Entre vulnérabilité et force, la performeuse hypnotisait le public. Seeking Unicorns qu’elle créé et interprète va sans doute permette de mesurer un peu plus l’étendue de son talent naissant.
L’italienne veut rendre justice aux… licornes. Chiara Bersani jette son corps dans la bataille, un corps politique « qui répond à sa fonction sociale, qui le fait plonger dans la société et demande à être vu ».
(27 et 28 mai La Dynamo de Banlieues Bleues, Pantin)
Marco d’Agostin
Avalanche avait fait son petit effet en 2018, déjà aux Rencontres : revoici cet italien à suivre, Marco d’Agostin, avec Saga pour cinq interprètes.
Repéré auprès de Alessandro Sciarroni, cet artiste proche également de Claudia Castlelucci s’intéresse ici à la famille ou plutôt son apparition et sa dissolution « comme le lieu de la pure élection, une manière d’habiter le monde ensemble et, donc, de le danser ». Créé en lien avec une artiste visuel, Paola Villani, Saga devrait troubler nos sens.
(3 et 4 juin Nouveau Théâtre de Montreuil)
Daina Ashbee
Avant sa consécration au Festival Montpellier Danse qui l’invite cet été avec pas moins de cinq pièces, la canadienne présente aux Rencontres -et en première française- Time, Creation and Destruction : J’ai pleuré avec les chiens. Comme souvent avec Daina Ashbee la transe et la répétition du geste entrainent le spectateur dans un état de trouble. « La répétition est utilisée pour insister, pour atteindre la transe, la transformation et la catharsis, pour évoquer le rythme, pour manifester les différentes énergies, pour questionner à la fois l’interprète et le témoin ». Choc espéré.
(9 et 10 juin, Le Pavillon Romainville)
Smaïl Kanouté
Il se présente comme un artiste protéiforme ou un choré-graffeur. C‘est par les images qu’il commence, réalisant Never Twenty One après un voyage aux Etats-Unis. Depuis un spectacle éponyme a vu le jour avec Kanouté lui-même sur scène, Aston Bonaparte et Jérôme Fidelin. Montré à un public professionnel pendant le second confinement, la pièce doit encore trouver le bon rythme. Mais l’énergie dégagée par le trio frappe fort. Œuvre urgente sur la violence actuelle et le racisme systémique, Never Twenty One ne laissera personne indifférent.
(15 et 16 juin Théâtre Municipal Berthelot, Montreuil)
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Rencontres Chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis du 19 mai au 20 juin 2021
www.rencontreschoregraphiques.com
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