Montpellier Danse 2021 : la danse comme art de résistance
La 40e édition de Montpellier Danse en 2020 n’a pas pu se dérouler pendant l’été. Jean-Paul Montanari avait imaginé une édition 40 bis durant toute l’année. Si Emanuel Gat a pu créer son LOVETRAIN2020 en septembre à l’Opéra Comédie, beaucoup d’autres spectacles n’ont pas pu être présentés au public. Pour la 41e édition qui se déroulera du 23 juin au 16 juillet, Jean-Paul Montanari, son directeur lance ce cri : « Laissez-moi danser, laissez-moi…»
« La danse est un art de résistance, car elle est un art fragile, ou du moins, un art qui nous rappelle notre fragilité » explique Jean-Paul Montanari dans l’édito de sa programmation. « La danse raconte le temps mais ne vieillit pas. Elle raconte la pulsion de vie malgré l’aboutissement du temps qui passe. En cette période de pandémie qui nous rappelle que nous sommes mortels, la danse répond « pour le moment, je suis en vie ». La danse est un art de la conscience autre, celle, immédiate et déterminante, de l’intuition » poursuit le directeur du Festival qui a décidé d’ouvrir l’édition 2021 avec Yag de la Batsheva Dance Company dirigée par Ohad Naharin (les 23 et 24 juin au Théâtre des 13 vents à Grammont). Depuis le début de la pandémie, les œuvres ne peuvent plus voyager mais Montpellier Danse souhaite rester « à la hauteur de cette ouverture cosmopolite et internationale ». La Batsheva Dance Company présentera également Venezuela (les 26 et 27 juin au Corum). Parmi les autres artistes intertationaux programmés figurent Dimitris Papaioannou avec son Transverse Orientation (les 2 et 3 juillet au Corum), Arkadi Zaides et son NECROPOLIS (au Studio Bagouet du 23 au 25 juin), Daina Ashbee présentera plusieurs spectacles dont plusieurs en première française ( au Studio Cunningham et au Hangar Theâtre), Sharon Eyal & Gai Behar vont créer Chapter 3: The Brutal Journey of the Heart (du 1 au 4 juillet à l’Opéra Comédie), Salia Sanou va créer D’un rêve (du 8 au 10 juillet au Corum).
« Cette 41e édition est également marquée par la volonté de redonner au festival toute sa force, en le recentrant sur ce qui est sa vraie place, sa maison naturelle : l’Agora, cité internationale de la danse » explique Jean-Paul Montanari. Ainsi Pendant toute une semaine (du 26 juin au 16 juillet), la danse laissera la place au cinéma dans le Théâtre de l’Agora et la salle Béjart pour un cycle gratuit intitulé Cinémagora.
« Alors que cette édition est imaginée depuis quelques temps déjà, bien avant la pandémie poursuit Jean-Paul Montanari, je lui découvre une particularité, celle de rassembler des créations de six directrices et directeurs de Centres chorégraphiques nationaux. » Christian Rizzo (Montpellier) avec en son lieu (du 5 au 8 juillet au Studio Bagouet), Angelin Preljocaj (Aix-en-Provence) avec Deleuze / Hendrix (du 5 au 8 juillet au Théâtre de l’Agora), Kader Attou (La Rochelle) avec The Roots – version rue , Maud Le Pladec (Orléans) avec counting stars with you (musiques femmes) (les 30 juin et 1 juillet au Théâtre de l’Agora), Thomas Lebrun (Tours) avec Mille et une danses (pour 2021) (les 28 et 29 juin à l’Opéra Comédie), Rachid Ouramdane (qui vient de prendre la direction de Chaillot – Théâtre national de la danse) avec Corps extrêmes (les 23 et 24 juin au Théâtre de l’Agora. Cette programmation française est complétée par les spectacles de Jann Gallois (Ineffable du 30 juin au 2 juillet au Studio Bagouet), Fabrice Ramalingom (Frérocité du 24 au 26 juin au Théâtre la Vignette) et Sylvain Huc (Nuit du 30 juin au 2 juillet au Théâtre la Vignette).
Chères rédactrices et chers rédacteurs de SCENEWEB,
En tant que spectateur, votre rubrique sur le prochain festival Montpellier Danse a entrouvert une fenêtre salvatrice. Rien que l’énoncé des spectacles et l’évocation des lieux dans lesquels ils seront diffusés m’apporte la pincée d’optimisme dont j’ai tant besoin. Je partage évidemment le cri de Jean-Paul Montanari tant le désert que le monde artistique traverse semble sans fin. Retrouvons les théâtres tout en respectant les règles édictées.
En tant que président de la compagnie Sylvain Huc, j’ai un petit pincement au coeur. Parmi les 16 chorégraphes programmés que vous avez cité, Sylvain Huc est le seul qui bénéficie du triste régime de la discrétion, avec un nom qui n’est ni en bleu, ni en gras. Chaque jour, nous redoublons d’effort pour promouvoir le travail de la compagnie qui est, fort heureusement, déjà reconnu. Mais l’équilibre est fragile…
Je suppose que cette différence de traitement est involontaire mais le plaisir que j’aurais eu à relayer votre article, tant votre site fait référence, est un peu altéré.
Pour me laisser croire que nous ne sommes pas si petits, vous êtes cordialement invités à venir voir cette belle création.
Monsieur Philippe Noisette est déjà informé depuis quelques semaines de l’invitation que je lui adresse et que je renouvellerai dans quelques semaines. Mais nous sommes très accueillants et toute autre personne sera la bienvenue !
Il suffira de m’informer suffisamment à l’avance (contrainte de la demi jauge)
Cordialement,
Frédéric Viguier
Président
Cie Sylvain Huc – Assoc L’Oblique
06 18 00 57 54