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Un roman(s) national en manque d’inspiration théâtrale

À la une, Décevant, La Roche-sur-Yon, Les critiques, Mulhouse, Nantes, Paris, Rouen, Théâtre

Photo Simon Gosselin

La compagnie Birgit Ensemble met en scène une pièce très actuelle à cheval entre la fiction politique et le genre horrifique. Un projet qui aurait davantage convenu au cinéma.

C’est une histoire digne d’un roman de Stephen King – on pense à Shining en particulier – ; une histoire où les morts se vengent des vivants. L’action se déroule dans un avenir proche, mais indéterminé, au musée de l’Homme à Paris, récemment privatisé. C’est ici, dans la magnificence du palais de Chaillot, que Paul Chazelle, candidat à l’élection présidentielle, a établi son QG de campagne. Ancien champion d’escrime, ce conservateur de droite – type gendre idéal, belle gueule et propre sur lui – est devenu en quelques années un animal politique de premier plan. Entre les deux tours, il fait face à Olivia Janot, à la tête de l’Union des gauches. D’ici quelques jours, ils débâteront.

À l’extérieur, le paysage ressemble à celui d’une fiction dystopique. Une catastrophe écologique rabat les rapports des forces, les nouveaux flux migratoires bouleversent l’ordre établi, les habitants du nord de l’Europe quittent leur pays submergé par les eaux… Et pour couronner le tout, le président de la République en exercice vient de mourir, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Dans ce monde-là, l’avenir est un brin anxiogène. Mais Paul Chazelle a la trempe d’un homme providentiel. Sa garde rapprochée se bat pour lui assurer la victoire. Et jusqu’ici, la confiance règne.

Au fil de cette première partie, neuf jeunes comédiens font de leur mieux pour donner vie à cette fiction politique, tristement balisée par les codes du genre. Comme chez Aaron Sorkin, chacun est du genre ambitieux et dopé à l’adrénaline du pouvoir ; l’inspiration en moins. Les personnages existent, l’absence d’un cynisme trop prononcé est à saluer, mais le texte manque de souffle, d’intensité et d’originalité. On est au théâtre, on se croirait dans une série télé ou un téléfilm lambda. Pourquoi reproduire sur les planches ce qui fonctionne mieux à l’écran ?

Pourtant, il y a justement une idée intéressante dans la deuxième partie de la pièce, quand l’horreur s’invite au plateau. 37 crânes de résistants algériens, tués par l’armée française durant la conquête coloniale, sont entassés dans les sous-sols du musée de l’Homme ; des anciens trophées de guerre, nous apprend le Birgit Ensemble dans le livret du spectacle. Les metteures en scène se sont servis de cette horrible découverte pour inventer la suite du spectacle. A l’instar de Shining, où l’hôtel de Jack Nicholson était hanté par les âmes des Indiens génocidés, l’esprit des disparus colonisés court circuite les projets de Paul Chazelle qui va sombrer dans la folie, contaminé par les atrocités de ses ancêtres. Ce changement de genre est bienvenu… Sur le papier, mais sur le papier seulement. Au théâtre, la peur est une émotion difficile à susciter. Et, sans surprise, la compagnie peine à provoquer l’effroi. En fin de compte, ce projet dans l’air du temps aurait certainement mieux convenu au cinéma.

Igor Hansen-Love – www.sceneweb.fr

Roman(s) national
Conception, écriture et mise en scène Julie Bertin et Jade Herbulot / Le Birgit Ensemble
Collaboration artistique Margaux Eskenazi
Avec Eléonore Arnaud, Pauline Deshons, Pierre Duprat, Anna Fournier, Antonin Fadinard, Lazare Herson-Macarel, Morgane Nairaud, Loïc Riewer, Marie Sambourg
Et les voix de Cuuké Gorodja, Cuuké Goromoto, Ouene Naaoutchoué et Tein Neaoutyine.

Scénographie James Brandily assisté d’Auriane Lespagnol
Costumes Camille Aït-Allouache
Lumières Jérémie Papin assisté de Vincent Dupuy
Son Lucas Lelièvre
Vidéo Pierre Nouvel
Régie vidéo Théo Lavirotte
Régie générale et plateau Marco Benigno

Administration, production Blandine Drouin et Colin Pitrat, Les Indépendances
Diffusion Florence Bourgeon

Production : Le Birgit Ensemble
Coproduction : Le Théâtre de Chatillon, le Grand T – Théâtre de Loire Atlantique, le Grand R, Scène nationale de La Roche-sur-Yon, La Filature Scène Nationale de Mulhouse.
En coréalisation avec le Théâtre de la Tempête.
Avec le soutien de l’ADAMI, du Fonds SACD Théâtre, de la SPEDIDAM, de la Maison de la nouvelle Calédonie, du Théâtre de la Bastille, et du Carreau du Temple.
Le Birgit Ensemble est soutenu au fonctionnement par le Conseil départemental du Val-de-Marne, et par la ville de Paris au titre de l’aide à la résidence artistique et culturelle.

Durée 2h25 sans entracte

2 et 3 décembre 2021 CDN de Normandie–Rouen
• 10 au 12 décembre 2021 Le Théâtre de Chatillon
• du 9 au 27 mars 2022 Le Théâtre de la Tempête
• 24, 25 et 26 janvier 2022 Le Grand T-Théâtre de Loire Atlantique
• 18 et 19 janvier 2022 Le Grand R-Scène nationale de La Roche-sur-Yon
• 31 mars et 1e avril 2022 La Filature-Scène Nationale de Mulhouse

14 décembre 2021/par Igor Hansen-Løve
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