C’est l’histoire d’une clocharde qui ne fait pas la manche et d’un gitan de huit ans qui fume, l’histoire d’une tenancière de bar qui gagne sa vie avec les machines à sous, d’un manutentionnaire africain et d’une poignée d’autres personnes dont on ne connaît pas le nom. C’est l’histoire des cent mille africains morts au fond de la
mer. Ceci est l’histoire d’une jeune dame caissière au supermarché et de toutes les personnes qu’elle rencontre.
Ceci est l’histoire d’un jour de pluie.
« L’idée n’est évidemment pas de faire le marchand de poisson sur la place, mais plutôt d’organiser un rendez-vous pour faire culture, malgré tout. malgré les circonstances, malgré les choix politiques (et idéologiques) de nos dirigeants.
Il ne s’agit pas de montrer des artistes qui veulent travailler.
Mais de montrer ce que peuvent faire des artistes et des lieux culturels inquiets de la situation, pour que continuent à se rencontrer des arts et du public.
Le public, en venant, dans ce contexte, joue un rôle également.
Avec le public, dire que la culture ne peut pas être considérée comme une simple variable d’ajustement. Ou comme une petite chose sympathique, un apéro pour plus tard, quand il fera beau.
Qu’elle est un bien commun indispensable, un droit, avec ses enjeux propres (particulièrement en période de crise) comme la santé, la justice ou l’éducation.
Pour dire la nécessité de sortir d’une logique d’urgence dans un contexte qui n’est plus exceptionnel mais à présent structurel (ça fait 10 mois, et on en a sans doute 10 devant nous. Il est temps de changer d’approche)
Pour jouer, à la même heure où l’on prolonge les soldes, sauve le blackfriday, se bouscule dans des boutiques soumis à des protocoles bien plus élastiques que ceux qui étaient respectés dans les théâtres, les cinémas, les musées…
Pour, même à l’aube d’un nouveau confinement, rappeler la nécessité de toujours, et en toute circonstance, considérer la question des arts et de la culture, du rassemblement des publics devant des œuvres.
Replacer le monde politique face à ses choix, face à ce qu’il permet et ce qu’il empêche.
Dépasser la posture d’artistes lésés, peinés, violentés. Et recommencer à Faire. »
David Murgia
Pueblo
Texte et mise en scène
Ascanio Celestini
Interprétation
David MurgiaRond-Point
du 11 au 23 octobre 2022
du mardi au samedi à 20h30
le dimanche 23 octobre à 15h30
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !