Le festival Les Récréatrales-Nantes – édition française des Récréatrales-Ouagadougou – organisé par Le Grand T et le TU-Nantes qui devait avoir lieu du 1er au 11 décembre 2020 dans la cadre de la Saison Africa2020 n’aura pas lieu. Compte-tenu de la situation sanitaire, des incertitudes entourant le mois de décembre et du nombre important d’artistes venant de l’étranger, les conditions pour organiser un tel évènement ne sont plus réunies. Un report est à l’étude pour la période printemps-été 2021.
Comment, en effet, concevoir aujourd’hui depuis Nantes un festival consacré à la création en Afrique sans s’empêtrer dans les postures héritées de trois siècles d’histoire coloniale, décoloniale et postcoloniale ? Commet éviter de tomber dans l’extraction, la condescendance, le sensationnalisme, la folklorisation ? Comment être à l’endroit où l’Afrique se voit et se vit quand on n’y fait que des courts séjours de repérage lors de voyages à l’occasion de festivals ? Comment, surtout, être à la hauteur des potentialités de ce continent immense où se joue aujourd’hui « le basculement du monde » ?
Il nous a semblé juste de nous associer aux Récréâtrales-Ouagadougou et d’avancer avec Aristide Tarnagda, son directeur, sur la programmation d’une édition nantaise qui suivrait de près l’édition burkinabè, dans tous les sens du terme. Car Les Récréâtrales-Ouagadougou sont plus qu’un festival, et Les Récréâtrales-Nantes sont plus qu’un événement.
Espace panafricain d’écriture, de recherche théâtrales et de débat d’idées tout autant que d’innovation économique et sociale, Les Récréâtrales-Ouagadougou se déroulent de février à novembre, tous les deux ans depuis 2002. Aristide Tarnagda y réunit auteurs, metteurs en scène, scénographes et comédiens pour des résidences longues au sein des cours familiales de la rue 9.32 de Bougsemtenga.
Ce festival « ++ », dont les préparatifs s’étirent sur presque une année, développe dans un même mouvement la formation des artistes, la création des œuvres et la relation aux habitants d’un quartier populaire d’importance historique. Il invite à penser ensemble tout l’écosystème artistique et urbain – une démarche familière au Grand T comme au TU-Nantes, deux théâtres qui depuis plusieurs années s’essaient au même mélange des genres artistique et citoyen. Extrait de l’édito du dossier de presse.
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