Difficile dans le contexte actuel de pas chasser de sa mémoire l’intrigue de l’inculpation de Dominique Strauss Kahn lorsque que l’on assiste au Récit de la Servante Zerline. L’histoire d’une domestique, qui dans son jeune âge, a convolé avec des hommes qui n’étaient pas de son rang, et qui l’ont rejeté. Zerline, la servante a partagé le même amant que sa maitresse, la baronne. Sauf que le libertin M. von Juna ne lui a pas fait d’enfant, c’est à la baronne qu’il a réservé cet honneur. Ainsi Zerline s’occupera de l’éducation de la bâtarde Hildegarde, et servira de « jouet sexuel » au bon plaisir de son amant. Le mari cocu, Président d’un Cour d’Assises n’hésitera pas lui non plus à tenter sa chance en saisissant un court instant les seins de Zerline. Ainsi va la vie dans l’Allemagne pré hitlérienne. Ainsi va la vie aujourd’hui. « Les hommes sont lents et les princes du délit de fuite. Les femmes sont là pour les recentrer », note Yves Beaunesne.
Le récit a été créé cet automne à la Coursive de La Rochelle, Yves Beaunesne, a tout de suite pensé à la grande Marilù Marini pour interpréter le rôle. Tout repose sur elle. Le Récit de la servante Zerline est le cinquième chapitre du roman les Irresponsables, de l’auteur autrichien Hermann Broch. Klaus-Michael Grüber a donné ce rôle à Jeanne Moreau en 1987, qui reste dans toutes les mémoires.
Dans une chambre de bonne délabrée (magnifique décor de Damien Caille-Perret) dont le plafond défoncé est protégé par une bâche en plastique, Zerline raconte sa vie, son histoire à un homme seul, du nom de A. « Elle se confesse comme on vide son sac, d’une coulée que rien ne pourrait arrêter », explique Yves Beaunesne. On frémit devant tant de réalisme, et de sincérité. La voix doucement éraillée de Marilù Marini nous transporte, même si par moment l’actrice bute avec le texte.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Récit de la servante Zerline
texte Hermann Broch
mise en scène Yves Beaunesne
dramaturgie et texte français Marion Bernède
scénographie Damien Caille-Perret
costumes Patrice Cauchetier
lumières Joël Hourbeigt
son Jean-Damien Ratel
maquillages Catherine Saint-Sever
traduction et adaptation Marion Bernède et Yves Beaunesne
avec
Marilù Marini Zerline
Brice Cousin Andréas
durée : 1h15
production : Compagnie de la Chose Incertaine
coproduction : La Coursive – Scène nationale de la Rochelle, L’apostrophe – Scène nationale de Cergy-
Pontoise et du Val d’Oise, Maison de la Culture de Bourges, Grand Théâtre de Luxembourg, le Théâtre du
Nord de Lille, Le Parvis – Scène nationale Tarbes-Pyrénées
avec le soutien de la DRAC Île-de-France, du département du Val de Marne
coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
La Compagnie de la Chose Incertaine est en résidence à L’apostrophe – Scène nationale de Cergy-
Pontoise et du Val d’Oise
L’Arche, agent théâtral du texte
Le décor a été construit dans les ateliers du Théâtre du Nord à Lille.
du jeudi 12 au samedi 28 mai 2011
mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h
relâche les lundis et dimanches
matinées exceptionnelles : dimanche 22 mai à 16h et samedi 28 mai à 15h
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !